CHAPTER TWO

Second Chapter (Version J)

chapitre 2d.

De L’existence de dieu

§. XVIII.

1[61/67r/1] Letude de la nature ns Eleve a La connoissance dunEtre supreme,
cette grande verité est encore plus necessaire
sil est possible alabonne phisique
qu’a la morale, et elle doit etre
le fon dement, etla conclusion
de toutes les recherches que ns
faisons dans cette science.

2 Ie crois donc indispensable Between "de" and "comencer" we find cancelled: vous mettr[e]. Very likely Du Châtelet had in mind: vous mettre sous les yeux de
comencer
par vs
mettre sous les yeux un precis

des preuves de cette importante

verité, par lequel vs pourés

juger par vs meme de son Evidence.

§. XIX.

3 1°. Quelque chose Existe, puisque
jexiste.

4 2°. Puisque quelque chose Existe
il faut que quelque chose ait

Existé detoute Eternité, sans

cela il faudroit que leneant qui

n’est qu’une negation eut produit [67v/2] tout cequi Existe, ce qui est une contradiction dans les termes
car c’est dire qu’une chose a été
produite, et ne reconnoitre cependant
aucune cause deson Existence.

5 3°. L’etre qui a Existé detoute Eternité doit Exister necessairemt,
et netenir
son Existence d’aucune cause, car
sil avoit reçu son Existence d’un autre Etre, il faudroit
ou que cet autre etre Existat
parlui meme, et alors c’est lui
dont ie parle, et c’est dieu, ou
bien il tiendroit encore son
Existence d’un autre, on voit
aisement qu’en remontant
ainsi alinfini, il faut arriver
a un etre necessaire qui Existe
par lui meme, oubien admettre
une chaine infinie d’etres lesquels
pris tous ensemble n’auront
aucune cause externe deleur
Existence, (puisque tous les etres [62/68r/3] entrent dans cette chaine infinie) et qui chacun en particulier n’en
auront aucune cause interne
puisqu’aucun n’existe par lui meme
et quils tiennent tous lexistence les
uns des autres dans une gradation
al’infini, ainsi c’est suposer
une chaine d’etres qui separemt
ont été produits par une
cause, et qui tous Ensemble
n’ont Eté produits par rien,
cequi est une contradiction
dans les termes.

6 4°. Tout cequi ns environe nait et perit successivemt, rien
ne joüit d’un Etat necessaire,
tout se succede
et ns ns succedons ns meme les uns
aux autres, il ni adonc que dela
contingence dans tous les etres
qui ns Environnent, cest adire
que le contraire est egalemt
possible et n’implique point
contradiction (car c’est cequi
distingue un etre contingent
d’un etre necessaire). [68v/4]

7 5°. Tout cequi Existe a une raison suffisante deson Existence
ainsi il faut que laraison
sufisante delexistence dun
etre soit dans lui, ou hors delui
or, laraison de
l’existence d’un etre contingent
ne peut etre danslui, car sil
portoit laraison sufisante
deson Existence enlui, il seroit
impossible qu’il n’existat pas, ce
qui est contradictoire ala
definition d’un etre contingent,
laraison sufisante del’existence
d’un etre contingent doit
donc necessairemt etre hors de
lui puisqu’il ne sauroit l’avoir
enlui meme.

8 6°. Cette raison sufisante ne peut setrouver dans un autre
etre contingent, ni dans une suite de ces etres, puisque la meme [63/69r/5] question se retrouvera toujours au bout decette chaine quelque
loin qu’on la puisse étendre, il
faut donc en venir a un etre
necessaire qui contienne laraison
sufisante delexistence detous les
etres contingens, et delasienne
propre, et cet etre
c’est dieu.

§. XX.

9Les attributs de cet etre supreme sont une suite de
lanecessité deson Existence.

10 Ainsi il est eternel, c’est adire qu’il n’a point eü decomencemt
et qu’il n’aura point de fin, car
si l’etre necessaire avoit comencé, il faudroit, ou
quil eut agi avant que d’etre pr
se produire, cequi est absurde,
oubien que quelque chose l’eut produit
cequi est contre ladefinition de
l’etre necessaire.

11 Il ne peut avoir defin, parceque la raison suffisante deson [69v/6] Existence residant enlui, elle ne peut jamais l’abandoner, deplus
cequi est contraire aune chose
necessaire implique contradiction
et est par consequent impossible
il est donc impossible quel’etre
necessaire n’existe pas, dela
meme façon quil est impossible
que 3 fois 3 fassent huit.

12 Il est immuable, car s’il changeoit il ne seroit plus cequil
etoit, et parconsequent
il n’auroit pu Exister necessairemt
il faut deplus que chaque Etat
successif ait saraison sufisante
dans un etat precedent, celuila
dans un autre, et ainsi desuite
or I: si come dans letre necessaire on ne parviendroit
jamais audernier Etat puis
que letre na jamais
comencé,
un etat successif quelquonque
seroit sans raison sufisante s’il etoit susceptible desuccession,
ainsi il ni a point dechangement ni de succession dans letre necessaire.

13 [64/70r/7] Il suit decequon vient dedire que letre necessaire ne sauroit
etre un etre composé qui n’existe
qu’autant que ses parties sont
liées ensemble, et qui peut etre
detruit par la dissotiation deles
memes parties, et que parconsequent
l’estre existant par lui meme est
un etre simple.

§. XXI.

14Le monde que ns voyons ne sauroit etre L’etre necessaire
car il est composé departies, et
il ya une succession continuelle
enlui, ce qui est absolument
contradictoire aux attributs
de l’etre necessaire.

15 Par la meme raison la matiere ni les Elemens dela matiere ne
peuvent point etre L’etre neces
saire.

16 Notre ame ne peut point etre non plus cet etre necessaire, car ses
perceptions changeant continuellemt
elle est dans des variations per
petuelles, mais l’etre necessaire
ne peut varier, notre ame nest donc point letre necessaire.

17 [70v/8] L’etre Existant parluimeme est donc un etre different
du monde que ns voyons, dela
matiere qui compose ce monde,
des Elemens qui composent cette
matiere, et de notre ame, et
il contient enlui laraison sufisante
de son Existence, etdecelle detous
les Etres qui Existent.

§. XXII.

18On voit aisement partout cequi vient d’etre dit quil ne
peut y avoir qu’un etre necessaire
car s’il yavoit deux etres
qui Existassent necessairemt, et
independamt l’un del’autre
il seroit possible que chacun
Existat seul, et parconsequent
ni l’un ni l’autre n’existeroit
necessairemt.

§. XXIII.

19Il est Evident que tout ce qui est possible n’existe pas
et qu’une infinité dechoses
qui pouroient arriver
narrivent point, alexandre,
[65/71r/9] P E, aulieu de detruire l’empire des perses pouvoit tourner
ses armes contre les peuples de
l’occident oubien vivre paisiblemt
dans son royaume, I: enfin il pouvoit prendre il pouvoit prendre enfin une infinité departis diferens decelui qu’il a
pris, qui auroient tous fait
naitre une infinité decombinaisons
qui Etoient possibles alors, et
qui auroient produit des Evene
mens tous diferens deceux
qui sont arrivés, les Evenems
que contiennent les romans sont
dans lememe cas, ils pouroient
arriver si une autre suite de
choses avoit lieu, ce sont des
histoires d’un monde possible
auquel il manque l’actualité
car chaque suite dechose constituë
un monde qui seroit diferent
detout autre par les Evenems
qui lui seroient particuliers
ainsi l’on peut concevoir une
telle suite decause qui auroit
fait naitre les Evenemens qui sont dans Zaide ou ceux de lareine [71v/10] denavarre, car ces Evenemens sont possibles, et il neleur manque
que l’actualité, dememe on peut
concevoir des univers possibles
dans lesquels il yauroit d’autres Etoiles, et dautres
planetes, et come les diferens
raports decet univers peuvent
etre combinés d’une infinité de
manieres, il ya une infinité de
mondes possibles dont un seul
Existe actuellemt.

20 Lorsquil ni avoit encore rien de produit, et qu’aucun deces
mondes possibles nexistoit, ils
Etoient tous Egalemt sans
pouvoir de parvenir al’existence
et ils attendroient, pr ainsi dire,
qu’une puissance externe les y
apellat, et les rendit actuels
car cequi nexiste point nepeut
contribuer ason Existence qu’ide
alemt, c’est adire entant qu’il
renferme certaines determina
tions que le reste nerenferme pas, et qui peuvent deter[66/72r/11]miner un etre intelligent a lechoisir
pr lui donner lexistence.

21 Il faut quil yait une raison sufisante qui ait determiné letre
necessaire a donner lactualité
au monde que ns voyons plutot
qu’a tout autre monde possible,
cette raison sufisante ne
peut se trouver que dans les
diferences qui distinguent tous
ces mondes, il faut donc que l’etre
necessaire se soit representé tous
les mondes possibles —
qu’il ait consideré leurs
arangemens divers, et leurs
diferences pr avoir pu sedeter
miner ensuite acelui qui
lui plaisoit leplus, pr lui doner
lactualité.

22 La representation distincte des choses fait l’entendemt, or I: puisque l’etre l’etre necessaire qui adu serepresenter
tous les mondes possibles avant decreer celui ci, est donc [72v/12] un etre intelligent, dont l’entendement est infini puisqu’il setend
a tout, car tous les mondes possibles
renferment tous les arangemens possi
bles detoutes les choses possibles
ainsi cet etre que ns nomons dieu
est un etre intelligent qui voit non
seulement tout cequi arrive actuellemt
mais encore tout ce qui arriveroit
dans quelque combinaison des
choses possibles que ce puisse etre,
car tout cequi est possible entre
dans les mondes qu’il contemple
sans cesse, et qui se jouent pr ainsi
dire devant lui.

§. XXIV.

23Come la succession est une imperfection
attachée au fini, I: dieu se represente il ni a point de
succession dans les perceptions de dieu, qui se represente

ala fois tous les mondes possibles avec

tous leurs changemens possibles,

I: et il ni a point de succession dans ses perceptions ainsi les idées que dieu a des choses sont infiniment diferentes dune autre car nos idées il ya une infinité de choses dans nos idées que [...] et come il y a dans nos idées une infinité de choses confuses et
que ns ne distinguons point acause de leur multiplicité,

les idées que dieu a des choses

etant infiniment distinctes

sont infiniment diferentes des notres

come seroit I: p E apeupres l’idée que ns avons de
lalune d’avec celle qu’en auroit un home

qui auroit voyagé et demeuré longtems

dans cette planete, I: ainsi lentendem[ent et] la facon la
facon
dont dieu voit et se represente
I: les choses est incomprehensible pr ns, et le doit etre toutes les choses possibles est donc incomprehensible pr ns,
ainsi ns ne pouvons ns former
didée distincte de l’entendement divin, il est come

la creation au nombre des choses quil ns est impossi
sible decomprendre, et denier, souvenons ns toujours
quand ns voudrons comprendre l’entende
mt divin de cet enfant que st. augustin vit aubord de la mer qui essaioit
de mettre Locean dans une coque de [67/73r/13] noisette, et ns aurons parla une foible idée dela presomption d’un etre
dont lentendement est fini et qui
veut se faire une idée claire de
l’entendemt infini du createur.

§. XXV.

24Le choix que dieu a fait parmi tous les mondes possibles du monde que
ns voyons, est une preuve de sa liberté
car ayant donné lactualité a une suite
de choses qui ne contribuoit en rien parsa propre
force ason Existence, il ni a point deraison I: qui l’empeche qui put l’empecher de donner lexistence
atoutes les autres suites possibles qui

I: sont Etoient dans lememe cas, quant ala
possibilité, il a I: choisi entre toutes les suites celle qui lui plaisoit le plus donc choisi lasuite de
choses qui composent cet univers

pr la rendre actuelle parcequelle

lui plaisoit le plus,

l’etre necessaire est donc un etre libre, car
agir suivant le choix desa propre
volonté, c’est etre libre.

§. XXVI.

25Mais le choix quil a fait decemonde il ne la pas fait sans raison, car
l’intelligence supreme ne se conduira
pas sans intelligence, or puisque ns
jugeons ici bas qu’un etre est plus ou
moins intelligent suivant qu’il se deter
mine par des raisons plus ou moins
sufisantes, dieu Etant leplus
parfait detous les Etres aucune de ses
actions ne peut etre sans une raison
sufisante, il a donc eü une raison pr
se determiner a creer un monde, et
pr creer celui ci plutost quetout
autre, et cette raison na pu etre que la plus grande perfection qu’il a trouvé dans celui ci. [73v/14] Car tous les mondes possibles etant
des suites de choses coexistantes, et

successives, selon que ces suites sont

plus ou moins bien liées ensemble

et quelles tendent avec plus ou moins

d’harmonie a une fin generalle, I: ils elles
possedent differens degrés de perfection,

or la contemplation de laperfection estlasource

du plaisir dans les etres intelligens

car cequi a Not in I le plus de perfection plait
davantage, et I: ns ne desirons un etre raisonable ne desire les choses
qu’a proportion que ns yremarquons des

perfections, mais come notre entendemt

est borné, et que ns somes sujets a

ns tromper dans les jugemens que

ns portons, ns prenons souvent une

perfection aparente pr une perfection

reelle, mais dieu voyant les choses

avec un entendemt infini il nepeut

etre trompé par les aparences, ni

choisir le mauvais fautte deconnoitre

lemeilleur, il apercoit donc I: dans parmi tous
les mondes possibles lemeilleur etleplus

parfait, et cest celui la qui doit lui plaire

davantage, letre necessaire est donc infini
ment sage, car il n’apartient qu’a un

etre dont la sagesse est infinie, de

choisir I: le meilleur et le plus le plus Here we find a reference that the text should continue with the following passage: pag. 15 cest de cette sagesse &c. The text continues fol. 74r with §. XXVIII.parfait.

§. XXVII.

26[68/74r/15] C’est de cette sagesse infinie
du createur que les causes finales

ce principe si fecond dans la phisique

et quequelques philosophes en ont

voulu banir bien mal apropos

tirent leur origine, tout marque

un dessein, et ce[st] etre aveugle

ou vouloir l’etre que de ne pas aperce

voir que lecreateur s’est proposé

I: des fins dans le moindre de ses ouvrages dans le moindre de ses ouvrages
des fins quil obtient toujours

et quelanature travaille sanscesse a

Éxecuter, ainsi cet univers

n’est point un cahos, une masse

desordonée Not in I sans harmonie et sans liaison come quelques declamateurs
voudroient lepersuader, mais

toutes les parties y sont arangées

avec une sagesse infinie, et

I: rien ne pouroit en etre transplanté ni oté aucune ne pouroit etre transplantée ni otée
de saplace

sans nuire asa perfection

dutout.

27 En Etudiant lanature ondecouvre
quelque partie des vuës etdeclarté de

sa sagesse supreme dans la construction

decet univers, ainsi virgile a eü

raison dedire, felix qui potuit
rerum cognoscere causas, puisque
la conoissance des causes ns After „eleve“ we find a sign which refers to the same sign on fol. 75r. The text continues here. eleve [69/75r/17] jusqu’au createur, etns fait
entrer dans lemistere de ses desseins

en ns faisant voir l’ordre admirable

qui regne dans l’univers, et les raports

de ses diferentes parties qui nesont

pas seulement des raports necessaires

desituation come detre en haut ou

en bas, mais des raports dun dessein

dont tout I: marque porte l’empreinte,
etplus lemonde vieillit, plus les

homes poussent loin leurs decouvertes

et plus ontrouve un dessein marqué

dans la fabrique du monde etdela

moindre deses Here we find a reference that the text should continue with the following passage: pag. 14 Ce monde cy &c. The text continues on the left column of fol. 73v. parties.

§. XXVIII.

28[73v/14] Ce monde ci est donc le meilleur des mondes possibles, celui ou il regne
le plus de varieté avec leplus dordre
ou leplus deffets sont produits par les
loix les plus simples, c’est lunivers
qui occupe la pointe dela piramide
qui n’en a point au dessus Above „delui“ we find: „(note)“ which refers to „(note)“ on the bottom of fol. 75r: (Note) mr. leibnits continuant dans sa theodicée le dialogue entre boece et valla, introduit le pretre d’apollon qui vouloit savoir l’origine de malheurs de sexte tarquin dans le palais des destinées qui etoit une piramide composée de tous les mondes possibles dans laquelle le meilleur qui etoit celui ci se trouvoit a la pointe ou tarquin comettoit les crimes qui ont eté la cause de la liberté romain. delui, mais bien une infinité au dessous, qui
decroissent en perfection, et qui
n’etoient point digne detre
choisis par un etre infiniment sage.

29 Toutes les objections tirées des maux qu’on voit regner dans ce
monde sevanoüissent par ceprincipe
dieu les soufre dans l’univers entant quelles entrent dans
la meilleure suite de choses possible, et dont ils ne sauroient
etre otées sans oter quelque perfection autout, car tout
l’univers est lié ensemble, lemoindre
Evenemt tient a une infinité dautres
qui l’ont precedé, et une infinité d’autres
tiennent alui, et en naitront, pr
juger donc d’un Evenemt il n’en
faut point juger en particulier
hors de laliaison etdelasuite
des choses, il en faut juger par raport
al’univers entier et par les effets qu’il
produit dans tous les lieux, et dans tous
les tems, car de vouloir juger parun
mal aparent dela perfection de
lunivers, c’est juger d’un tableau
entier par un seul trait, [74r/15] et c’est une chimere desimaginer quetoutes les imperfections puissent etre otées
et letout rester lememe, oudevenir
plus parfait, limperfection dans lapartie
contribuë souvent alaperfection
dutout, car lorsquil faut satisfaire
aplusieurs regles alafois pr arriver a un but
pr arriver a
une perfection generalle ces regles
secontredisent souvent, et forcent
ades exceptions quil est impossible deviter
dou naissent les imperfections dans la
partie, mais qui ne laissent pas de
contribuer au tout le plus parfait
qu’il soit possible d’executer.
This passage is written on two additional small folios inserted between fol. 73 and 74 L’oeil humain, P E, ne pouroit voir les moindres parties d’un
objet, sans perdre la vuë dutout,
I: ns ne verios quelques points ns verions quelques points, tres distinctement, mais ns perdrons lensemble, il faut
donc que notre vuë soit
moins distincte pr se proportioner
anos besoins, car il ns est plus utile
devoir l’objet entier que de distinguer
tous ses points les uns aprés les
autres, ainsi cest une chimere de croire que
loeil delhome eut eté plus parfait sil eut dinstingué les moindres parties des choses, et
quils eussent été des microscopes
naturels.
[74r/15]

30 La volonté de dieu va sans doutte au bien etala perfection de chaque chose en particulier
mais sa volonté consequente
qui est leresultat detoutes ses volontés
antecedentes et qui peut seule sexecuter
va au bien, et alaplus grande perfec
tion dutout, alaquelle, la perfection
des parties doit After „ceder“ there is a sign which refers to the same sign in the right column of fol. 74v where we find the passage to be inserted here.ceder.

31 [74v/16] Il est vray que ns ne pouvons
voir tout ce grand tableau delunivers

ni I: montrer par consequent montrer en detail
I: que coment la perfection du tout resulte des
imperfections aparentes que I: ns voyons ns croyons
voir
dans I: la partie quelques parties, car il faudroit
pr cela serepresenter lunivers entier

et pouvoir le comparer avec tous

les autres univers possibles, mais notre

impuissance sur cela ne peut ns faire

doutter que lintelligence supreme

choisi lemeilleur des mondes

pr lui donner lexistence,

I: c’est donc car car letre necessaire etant un etre
independant, I: et qui qui se suffit alui
meme, et qui I: n’ayant na besoin d’aucune
chose hors I: lui pr etre heure[ux] delui, il na pu se proposer
dautre fin dans lacreation decet

univers que de comuniquer une partie

deses perfections a ses creatures, et de

faire un ouvrage digne delui, car

il se I: manqueroit seroit manqué alui meme et I: derogeroit il auroit derogé
ases perfections, sil avoit

produit un I: dun[ivers] monde
indigne I: de lui de sa After „sagesse“ there is a sign which refers to the same sign in the left column of fol. 74r where we find the passage to be inserted here. sagesse.

32 [74r/15] Une suite delenchainement des parties et dutout est que toute
imperfection ne peut etre otée a
lhome, lhome est un etre
fini, borné, etlimité dans tout
par son essence, or combien de maux
ne ns arrivetil pas parceque notre
entendement est limité, parceque [74v/16] ns ne saurions, tout voir, tout entendre, ni ns trouver par tout ou
notre presence seroit necessaire, mais
cesont la des facultés que la creature ne
pouroit avoir sans devenir un dieu
ainsi les imperfections qui naissent
dans la creature de ses limitations, sont
des imperfections necessaires.

§. XXIX.

33Il suit detout ceque je viens de dire que l’etre supreme est
infiniment bon, car il a accordé
lactualité ala meilleure suite des
choses possibles et il a accordé achaque chose
en particulier autant deperfection essentielle quelle
en pouroit recevoir et il a dirigé par sa
sagesse les maux qui etoient inevitable
dans cette suite de choses a deplus
grans biens.

§. XXX.

34Il est infiniment puissant, car dieu setant representé de toute Eternité
tout cequi est possible, son enten
demt est lasource detoute
possibilité, et rien
ne pouvant jamais devenir
possible que ceque dieu a conçu come tel, et
rien netant actuel que ceaquoi il a
bien voulu accorder l’existence
il est le principe de la possibilité
et de lactualité detout cequi est actuel etpossible.

§. XXXI.

35[69/75r/17] Dieu est lemaitre absolu de cette suite dechoses alaquelle il a
accordé l’existence, il peut la
changer, et l’aneantir
car dememe quon a vu quun etre contingent
nepeut sedonner lexistence, il ne
peut non plus selaconserver un
moment par sa propre force, ainsi
laraison delexistance continuée ne
peut etre dans la creature qui
ne peut ni comencer ni continuer
d’etre que par la volonté du
createur dont elle a besoin atout
moment pr se soutenir dans l’actualité
quil lui adonnée.

How to cite:

CHAPTER TWO, Version J. In: Du Châtelet, Émilie: Institutions de physique. The Paris Manuscript BnF Fr. 12265. A Critical and Historical Online Edition.
Edited by Ruth E. Hagengruber, Hanns-Peter Neumann, Aaron Wells, Pedro Pricladnitzky, with collaboration of Jil Muller. Center for the History of Women Philosophers and Scientists, Paderborn University, Paderborn. Version 1.0, April 4th 2024, URL: https://historyofwomenphilosophers.org/dcpm/documents/view/chapter_two/version/j/rev/1.0