CHAPTER THREE

Third Chapter (Version D)

The chapter number "3" was cancelled by a different hand, then, by the same hand, the following passage was first added, then cancelled: "point de numero", and replaced by "ch. 3." chap. 3.

At the margin: laissés deux margesDe l’essence, des attributs, et des modes

Not in A, B, and C. All paragraph numbers were first added in D §. XXXII.

1[70/76r/1] Come je serai obligé d’employer souvent dans cet ouvrage les
termes d’essences, de modes, et
d’attributs, et quil est assés ordinaire
que ceux qui les Read: prononcent pononcent A: ayent ont des idées fort diferentes de leur signification, ie crois
quil ne sera pas inutile de fixer
ces idées, et de vous aprendre
ce que vs devés Entendre
par ces mots, car dela veritable
notion de lessence et de lattribut
dependent des verités tres impor
tantes en phisique.

§. XXXIII.

2Ce qui est impossible ne peut exister car on apelle
impossible cequi implique con
tradiction, or si cequi implique
contradiction pouvoit Exister
une chose pouroit etre, et
n’etre pas en meme tems,
A: or cest cequi cequi est demontré faux [p]r tous les homes.

§. XXXIV.

3[76v/2] Tout cequi est possible peut Exister, car lorsqu’une chose
ne renferme rien Between "decontradictoire" and "on" we find cancelled: il est decontradictoire on ne peut Not in A rien imaginer qui sopose a Not in A la possibilité de son Existence, la possibilité des choses depend donc de la non
contradiction deleurs determina
tions, et des qu’une chose ne ren
ferme rien de contradictoire,
Not in A par cela meme elle est possible, ainsi un triangle peut etre decrit parce qu’il n’est
point contradictoire que trois
lignes puissent etre assemblées
a leurs Extremités et renferment
A: une un espace, A: Not in A ainsi quel’on decrive un triangle, ou qu’on n’en decrive
point, A: il devient le triangle reste toujours Egalement possible, A: et la description ne fait qu’executer la description Execute, cequi Etoit possible auparavant, A: et ni ajoute mais elle naioute rien de nouveau, cela fait voir la necessité
A: quil ya de de distinguer Not in A come j’ai fait ci dessus entre actuel, et possible, tout cequi est possible
n’est pas actuel, quoique tout ce
qui est actuel soit possible, il
faut une cause externe pr [71/77r/3] mistakenly repeated pour l’actualité, Not in A cestadire pr lexistence, qui A: pr ainsi dire est le complement dela possibilité,
A: sans lequel une chose sans l’actualité un etre resteroit Eternellemt dans le payis des
possibles, (si ie puis m’exprimer ainsi)
et ne parviendroit jamais a l’exis
tence.

§. XXXV.

4On apelle donc, un etre, ce qui peut Exister, et A: n’implique point B: nimplique aucune dont les determinations n’impliquent aucune contradiction, soit que cet etre existe
soit quil soit seulement possible,
A: et l’on apelle car ns parlons souvent detre passés ou futurs, et donnons par consequent le nom d’etres
a tout cequi est possible

soit quil existe ou non,

mais on apelle,
etre de raison, chimere, cequi implique contradiction
et ne peut jamais Exister, cesta
dire cequi est impossible.

§. XXXVI.

5Lorsque ns considerons les Etres qui ns Environnent, ns y remarquons
des determinations variables, et
des determinations constantes,
une piere par Exemple est
tantost chaude, et tantost froide
mais elle est toujours dure,
composée de parties, et pesante
Read: la dureté la, dureté, la pesanteur, ladivisibilité sont donc les determinations [77v/4] Not in Aconstantes de letre que ns apellons, une piere, et la chaleur A: et la la couleur &cc sont ses determinations variables,
ainsi A: la montre que j’ay dans ma poche Read: l’horloge à pendule l’horloge a pendule qui est sur cette cheminée, atoujours les memes rouës, le meme ressort, &cc
mais la situation de ses diferentes
parties entre elles varie atout
moment, de meme, les cotés et les
angles d’un triangle A: sont demeurent inalterables soit qu’on inscrive ce triangle
dans un cercle, ou qu’on le A: conscrive circonscrive a ce cercle, ou que l’on abaisse
une perpendiculaire A: du de son somet sur sa base.

§. XXXVII.

6Lors que l’on considere avec attention les determinations constantes, et
qu’on les compare entre elles, on
remarque A: quil y en a [les unes] B: que quelques unes dependent tellement des unes des autres que quelques unes dependent tellement des autres, qu’elles ne sauroient subsister, ni avoir lieu
dans l’etre sans ces premieres, au
lieu que ces premieres ne depen
dent nullemt les unes des autres
et ne se determinent point mutuellement, mais quelles sont seulemt [72/78r/5] telles qu’elles peuvent subsister ensemble, etetre combinées sans
s’entredetruire, on voit par Exemple
que A: les cotés et les angles d’un triangle sont egalement const[antes] et invariables dans cette figure 3 cotés et 3 angles sont egalement des determinations permanentes
et invariables dans un triangle
cependant avec plus dattention
onsapercoit A: quon ne sauroit joindre deux cotés que lorsque 2 lignes droites sont jointes par leurs Extremités, A: sans y comprendre un angle, mais que cet angle B: elles comprennent necessairement un angle, mais la longueur de ces cotés et langle quils comprenent est arbitraire C: sans y comprendre un angle, mais la longueur de ces cotés et langle quils comprenent est arbitraire elles ne se determinent point lune
lautre, etquelles peuvent faire un

angle ou n’en point faire, et faire

un angle dune certaine grandeur

oudun autre

mais cet angle

et les deux cotés une fois determi
nés, les deux autres angles, etle
troisieme coté lesont aussi, et
il faut absolument les faire dela
grandeur que les premieres deter
minations Exigent, A: parc[eque] car toute autre maniere est impossible, Not in Aainsi le 3e. coté, et les 2 autres angles
d’un triangle dependent des deux

cotés et delangle compris.

§. XXXIX.

7Lorsque l’on veut concevoir coment un etre est possible A: on ne peut point poser les determinations variables come celles qui doivent rendre l’etre possible ce nest point les determinations
variables quil faut considerer
car ces determinations subsistant tantot
et tantost ne subsistant plus, elles ne peuvent point entrer [78v/6] dans lenombre decelles qui constituent un etre, puis que
cet etre peut subsister malgré leurs
variations.

8On ne peut point nonplus poser Not in A B: pour concevoir la possibilité d’un etre definir C: pour la raison de la possibilité d’un etre definir pour concevoir cet etre les determinations constantes qui
decoulent et sont elles memes deter
minées par d’autres determinations
qui les precedent, car on veut
savoir icy coment letre est possible
et cequi lerend possible, il faut
donc assembler les determinations
decet etre qui ne se repugnent point
l’une al’autre, et qui nesont point
A: une suite des suites necessaires d’autres determinations antecedentes,
come Not in A sont p E dans un triangle les deux cotés et langle compris
car come le troisieme coté
et les 2 autres angles A: ne sont point ne sont possibles quautant que
les 2 cotés et langle compris sont
posés, il faut poser ces 2 cotés
et cet angle avant le 3e. coté et les 2 Not in A autres angles, ainsi les determina [73/79r/7] tions primordialles sontcelles qui The passage "constituënt lessence d'un etre. Puisque cest par son essence" replaces the following passage in A: ne s’entred[etr]uisent point et qui ne dependent point les unes des autres, et qui ne sont point determinées par d’autres, et c’est par les determinations que l’on peut concevoir coment un etre devient possible et ce sont elles qui constituënt lessence de letre, ainsi lessence est la collection des determinations primordialles qui ne se repugnent point, et ne se determ[inent point] et c’est par lessence constituëntlessence d’un etre.

9 Puisque cest par son essence qu’un etre devient possible, A: ainsi quand on veut connoitre la possibilité d'un etre
il faut Not in A donc connoitre son essence, cest adire lamaniere dont cet etre
peut etre produit, ainsi lessence
est Not in A donc la premiere chose que l’on puisse concevoir dans un etre, et A: letre aucun etre ne sauroit subsister sans Essence.

§. XL.

10A: On apelle attribut ou proprieté tout cequi decoule de l’essence apartient constament a l’etre Toutcequi decoule delessence Above we find the following cancelled passage: On apelle attribut ou proprieté tout. Very likely Du Châtelet wanted to say: On apelle attribut ou proprieté tout cequi decoule de l’essence. apartient constament aletre et c’est ce qu’on apelle attribut, ou proprieté. [79v/8] Tout cequi repugne alessence dun etre Not in A cest adire ases determinations primordialles et essentielles ne sauroit se trouver dans cet etre, mais tout cequi
n’est point contradictoire a
ces determinations
A: peut sy trouver B: ne si trouve pas toujours mais peut seulemt s’y trouver peut s’y trouver, quoiqu’il ne si trouve pas toujours, et cest la lorigine des proprietés variables
ou des modes Not in A il repugne, P E, alessence d’un triangle B: que les 3 angles soient egaux a 4 droits [car] du triangle ex[c]lut le 4.e coté mais il nimplique point contradiction et il ne repugne point a son essence davoir
quatre cotés, parceque lessence

du triangle Read: exclutexlut le 4e. coté
Read: mais il mais
et il
ne repugne point a cette
essence
que le triangle soit Read: partagé partage
en 2 par une ligne tirée du somet

sur la base.

11 Not in ATout cequi se trouve dans un etre doit donc seraporter
ou aux Above we find the cancelled word: determin[ations] proprietés essentielles et primordialles, ou aux
attributs, ou aux modes, ainsi les proprietés essentielles

et primordiales, oulessence dun

triangle sont deux cotés

et langle compris, ses

attributs sont B: 3 cotés un coté et
B: troisC: trois2 angles, et ses modes
sont B: d’etre Equilateral ou [bi]later[al] detre
inscrit ou circonscrit &cc

12 Les proprietés primordiales etles attributs sont constament
dans letre etnel’abandonent
jamais, mais les modes A: y peuvent se trouver peuvent s’y trouver ou ne sy trouver pas, et il ni a que leur possibilité
Not in A de necessaire et d’invariable.

§. XLI.

13[74/80r/9] Il ni a point deraison primitive etintrinseque pourquoi les deter
minations essentielles setrouvent
dans un etre, car ces determina
tions etant cequel’on peut
concevoir depremier dans l’etre
on ni peut concevoir quelqu’autre
chose d’anterieur d’oules determina
tions A: essentielles premieres dependent elles memes, ainsi par Exemple A: il ni a point de raison il y a une raison premiere Not in A et interne pourquoi le triangle equilateral a Not in A ses 3 angles egaux, mais il ni en a point pr
quoi ses 3 cotés sont Egaux, A: car puisque ces 3 cotés egaux, sont ceque lon
prend pr demontrer l’egalité des
3 angles, Not in A car un triangle est determinable de plusieurs façons, il peut
etre ou equilateral ou scalene &ce

mais c’est moi qui le determine

a etre equilateral en faisant

ses trois cotés Egaux,

il en est come des données d’un probleme, qui sont des
déterminations simplemt possibles
A: et qui qui ne se contredisent et ne sentredetruisent point, et qui font naitre parleur combinaison
quelque nouvelle determination
qu’on doit chercher, A: les premieres determinations qu’on nome les determinantes nont point de si ces premieres determinations qu’on nome les
determinantes avoient
une raison intrinseque pr quoi elles sont ensemble, A: car sans cela le le [80v/10] probleme seroit plus que determiné, si pr trouver, p E, le
quatrieme coté L d’un trapeze
on donnoit les trois cotés A, B, C, et
les 3 angles Not in A o, u, r, on donneroit plus de determinations quil n’en faut
pr la solution du probleme, et il

y en auroit desuperfluës,
puis
que les trois cotés A B C

avec les 2 angles o Not in A et u suffisent pr determiner tout A: cequil faut cequi convient a cetrapeze, le 3e. angle r etant deja determiné lui meme par ces données
il nedoit point entrer dans lenombre des determinantes,
A: mais car ces données nont point de determinations intrinseques, A: etant evident que car la grandeur des cotés et des
angles donnés peut varier, et etre
telle que celui qui donne leprobleme
le juge apropos.

§. XLII.

14Il est Evident par la que les proprietés ou attributs ontleur raison sufi
sante dans les determinations essentielles,
car puis que ces essentielles etant posées
ses proprietés lesont aussi, on peut
comprendre par lanature des deter
minations essentielles pr quoi les attributs
ou proprietés, sont plutots telles,
que tout autrement, ainsi on voit
que la grandeur des angles r et s
et du coté L decoule delagrandeur des 3 autres cotés et des deux autres [75/81r/11] A: angles qui sont l’essence du trapeze et angles qui sont les determinations essentielles
dutrapeze A B C, et qui font son essence,
et ces essentielles determinantes
variant, les attributs ouproprietés
varient aussi necessairemt, elles
sont les inconnuës d’un probleme qui
doivent avoir leur raison sufisante
dans les données, puisque sans cela
Marginal note in another hand: manque la § XLIII p. 62. The latter page refers to the first edition 1740il seroit impossible deresoudre leprobleme, et deles determiner.

In the manuscript §. 43 comes directly after §. 44. This was also the structure in the first draft A§. XLIII.

15Cequi ne repugne point aux determinations essentielles quoique
les essentielles nele determinepoint,
est un mode, ainsi lon peut
comprendre par ces essentielles
pourquoi un mode est possible
mais non pas pr quoi il devient
actuel, car si les Not in A determinations essentielles contenoient laraison delactualité des modes, les modes deviendroient des
attributs, A: car il puis quil seroit impossible quils ne setrouvassent pas dans l’etre.

§. XLIV.

16La simple possibilité des modes reconnoit saraison sufisante
dans lessence, mais leur actualité
depend, ou d’autres modes antece
dens, oud’etres exterieurs, ou
del’un etdelautre At the margin we find a sign with the note: a la page 12. Fol. 81v/12 we find the passage to be inserted here, i.e. paragraph 17/18.alafois.

17 [81v/12] Les attributs nepeuvent Not in A pas non plus contenir laraison del’actualité
des modes, car ce qui est fondé dans
les attributs est originairemt
fondé dans l’essence d’ou les attributs
dependent, et ainsi A: il seroit necessaire et immuable come les attributs meme or puisque laraison sufisante ne se peut trouver dans lessence ni dans les attributs d’un etre les modes seroient necessaires et immuables come les attributs meme
or puisque laraison sufisante de
lactualité des modes ne
se peut trouver dans lessence ni dans
les attributs d’un etre,
si cette raison est dans letre meme,
il faut qu’elle se trouve dans les modes
A: antecedens, si cette raison est dans l’etre meme antecedens, car un etre n’a que son essence, ses attributs, et ses
modes, si elle n’est pas dans letre
meme, il faut quelle setrouve dans
les etres exterieurs, et si une partie
Not in A seulemt de cette raison setrouve dans l’etre, il faut que lereste se trouve dans
les etres exterieurs pr que laraison
del’actualité des modes devienne
suffisante.

18 Par Exemple, laposition donnée Not in A des parties dune horloge ne depend point de
son essence, parcequ’elle peut changer, lapossibilité decette position [76/82r/13] derive seulemt del’essence mais son actualité vient dela
position precedente, et si un
agent exterieur faisoit tourner
les rouës Not in A decet horloge lactualité delanouvelle position que A: les parties decet horloge ses parties aquereroient dependroit
en partie decet etre exterieur qui
aplique sa force afaire remuer les
rouës, et en partie dela position
precedente dans laquelle il A: trouvoit a trouvé les rouës decet horloge avant de
les faire remuer.

19 Les mouvemens du corps humain peuvent encore A: fournir servir dexemple, A: car ils sont tous possibles car tous les mouvems que ie puis faire avec mon bras sont possibles par mon Read: essence essences, mais lactualité dun mouvemt
quelquonque depend en partie
des objets exterieurs A: qui mi ont determiné qui Read: m’y mi determinent, eten partie dela situation A: ou etoit mon bras A: ou etoit mon bras avoit pris par le mouvemt antecedent qu’il avoitantecedente de mon bras.

§. XLV.

20Come lessence consiste dans la non repugnance delassemblage
de plusieurs determinations pr faire un seul etre, on voit que [82v/14] la possibilité des essences est necessaire, et qu’il implique con
tradiction quil y ait untems
ou une essence qui est possible
apresent ait eté impossible parce
quil faudroit pr cela qu’une chose
put etre possible et impossible en
meme tems, lessence d’un triangle
consiste, P E, encequil nerepugne
point que 3 lignes données dont
2 prisesensemble sont plus grandes
quela 3e. renferment un espace mais pouroit on concevoir que
cela devint impossible sans admettre A: que la meme chose peut queles memes determinations pussent repugner etne point repugner en meme tems.

§. XLVI.

21Dememe que les essences sont possibles detoute Eternité elles
sont invariables, car si on substituë
ala place dune des determinations
qui constituënt lessence dune etre
une autre determination qui
puisse subsister avec les autres
(car sans cela cette substitution de
determinations ne pouroit avoir lieu) on aura un etre A: nouveau qui sera d’une autre espece, mais nouveau mais le premier A: na naura pas eté changée [77/83r/15] pr cela dans sa possibilité ni dans son essence, ainsi, p E, si
alaplace dun des cotés dun triangle
on en met 2 autres, on ne detruit
pas Not in A ni on nechange pr cela l’essence dutriangle mais on A: fera fait une figure a 4 cotés cest adire A: un nouvel etre un etre dune nouvelle espece.

22 Ainsi les scolastiques avoient raison dedire que les essences
A: etoient sont come les nombres, rien n’est plus juste que cette At the margin first added, then cancelled: et elle le doit etre comparaison, qui meme est une espece de demonstration qui esclaircit mer
veilleusemt cette doctrine des
Essences, car pr faire un nombre
on combine quelques unités qui
peuvent etre ensemble, A: mais et dont lacombinaison nest point necessaire,
mais seulement possible,
or si vs otés une deces unités
ou que vs leur en ajoutiés une,
vs aurés un autre nombre, ainsi
rien ne peut etre oté ni ajouté
a un nombre salvo numero, sans ladestruction decenombre.

23 [83v/16] Il en est de meme des essences quelques determinations qui ne
sontpoint necessairemt en
semble mais qui ne se repugnent
point constituent A: l’essence, cependant l’essence est immuable et inalterable car l’essence et quoique vs en otiés ou Not in A y ajoutiés lessence ne demeure plus lameme
cenest plus lememe etre, mais
il en nait Lessence d’un autre etre
tres diferent du premier.

§. XLVII.

24Il suit encore dece qu’on A: vient de dire a dit sur le fondemt des attributs
qu’ils sont incommunicables
A: car ils car Cancelled marginal note: ni atil pas des etres qui ont les memes attributs ayant leur raison sufisante dans l’essence, il est impossible de
les transporter ailleurs, A: il ne trouve dans attributs etil ne peut setrouver dattributs dans un sujet queceux qui decoulent deson essence,
A: d’ou il suit necessairemt que la matiere [text breaks off] ce que finit cette dispute si fameuse parmi les philosophes, si dieu apu donnerlapensée a la matiere, ou non car il suit necessairemt dela doctrine des essences
qu’il ne peut yavoir de proprietés dans un sujet quecelles qui decoulent
de son essence, c’est adire delacombinaison deses determinations necessaires
et invariables, mais tous les philosophes avouent que lamatiere
entant que matiere, cest adire entant qu’etendue et impenetrable ne
peut former une pensée, B: dou il suit quelle ne peut non plus recevoir cett attribut, car elle ne seroit plus matiere, ce seroit un autre etre mais quentant que matiere la pensée ne peut avoir sa raison sufisante dans son essence ainsi la pensée netant point lattribut de la matiere par son essence come les philosophes qui croient que quelle peut penser lavouent eux memes, et cet attribut de la pensée ne lui pouvant etre comuniqué mais que dieu apeutetre donné ala matiere lattribut de la pensée quoiquelle ne lait point par son essence, et quainsi come on ne sait point ce
quil a plu a dieu defaire on ne peut savoir non plus si cequi pense en ns est matiere
ou non, mais puisquils avouent que la pensée [78/84r/17] n’est point fondée dans lessence dela matiere, quelle nest point un attribut
de la matiere, et
cet attribut
delapensée ne [...] lui peut etre comunique
puisque par ladoctrine des
essences on vient devoir que
les attributs sont incommunicables
B: il s’en suit qu’il est impossible que cequi pense en nous soit matiere et quils tous avoir leur fondemens dans lessence il est impossible quelapensée
puisse etre comuniquée a la
matiere.

§. XLVIII.

25[79/85r/19] J’ay dit dans le chap. precedent que Lentendement de dieu etoit la
source des possibles, mais come cette
matiere est dela derniere importance
dans la phisique, ie crois necessaire de
l’esclaircir icy.

26 L’entendement divin est lasource detout cequi est possible, parceque
toutes les choses possibles avec toutes
leurs determinations possibles y
sont contenuës, mais les Essences
des choses, c’est adire ces premieres
determinations par lacombinaison
desquelles elles deviennent possibles
et dont toutes leurs proprietés
decoulent ont leur fondement
dans le principe decontradiction
et sont possibles parcequ’il n’implique
point contradiction que detelles
outelles determinations puissent
etre assemblées d’une telle, ou
dune telle maniere, ainsi
lessence d’un cercle consiste
dans une ligne dont tous les points sont Egalement Éloignés [85v/20] d’un autre point qu’on nome centre, or il n’implique point
contradiction, B: que deux cotés etre decrite qu’une ligne puisse etre tournée autour d’un point fixe pr déscrire un cercle, et
il est impossible deconcevoir que
celaait jamais impliqué contradic
tion, ainsi les essences des
choses ne sont point arbitraires
et ne dependent point de dieu, The passage in D (paragraph 26-27) "car si les choses netoient possibles - contradiction dans les termes" replaces the following passage in B: ceque nest pas une negation de puissance puis que cela sereduit a ceque dieu ne peut pas les contradictoires puis quil est contradictoire quune chose possible ne soit pas possible car si les choses netoient possibles
que C: parcequil parce que dieu lavoulu ainsi, elles
deviendroient impossibles sil le

vouloit autrement, cest adire que

tout seroit possible et impossible

en meme tems, cequi est une contradiction,

ainsi dire que les essences nedependent

pas dedieu c’est dire simplement

que dieu nepeut pas les contradictoires

cequi n’est pas une negation de

puissance.

27 Si lon accordoit que les essences des choses dependissent dela volonté de
dieu, il sen ensuivroit encore une
autre contradiction bien palpable, car
lentendement de dieu consistant
dans sarepresentation des possibles, si
lapossibilité des choses dependoit desa volonté
il faudroit dire que dieu a été sans enten
dement pendant que sa volonté etoit
ocupée a creer des possibles
or il ni auroit point eu alors

deraison pr laquelle il C: se put determiner eut pu se
determiné
a acorder lapossibilité
acertaines choses plutost C: qu’a toute autre sorte []il ne les conoissoit pas [...] son entendemt, ainsi qu’a
d’autres

puis quil ne

les conoissoit pas, ainsi

cest come si lon disoit queLentendemt

ou la conception des choses etoit

endieu avant lentendemt et

laconception des choses cequiest
une contradiction dans les termes.

§. XLIX.

28Quoique B: lessences des choses ne dependent lessence des choses ne depende pas de dieu, cependant B: il ni a rien hors quil y ait, rien hors de lui, car son entendement contient tout cequi est possible il ne sensuit pas quil yait rien hors delui car les idées qui representent
lapossibilité des choses sont essen tielles a dieu, etson
entendement contient
tout cequi est possible,
et tout cequi ne sy trouve point est
impossible, ainsi B: son Entendement LEntendemt divin est la region Eternelle des
verites, et la source des possibilités dememe que sa volonté, est la source del’actualité et del’existence.

29 [80/86r/21] B: Ainsi on doit dire On doit donc dire que l’actualité des choses depend dela volonté de
dieu, car ayant donné lexistence
ace monde plutost qu’a tout autre
B: des mondes pos[sibles] monde possible, cemonde Existe parceque dieu lavoulu, et
un autre Existeroit sil lavoit voulu
autrement, mais lapossibilité des
choses asa source dans lentendemt
de dieu,
B: et non dans sa volonté et son entendemt qui aconcu necessairement
tout cequi est possible detoute
Eternité, mais non pas desa volonté
qui nepeut se determiner que
consequemment aceque son Entendemt
se represente, ainsi on nedoit
rien admettre come vray en
philosophie B: ce dont on ne peut donner dautre raison que la volonté de dieu, et on ne peut concevoir coment une telle chose est possible, mais quand on ne peut donner dautre raison de sa possibilité
que lavolonté de dieu, car cette
volonté ne fait point comprendre
coment une chose est possible, ainsi
on nepeut concevoir coment Not in B un aussi grand home [86v/22] que descartes, apu penser que les essences B: son[t] Etoient arbitraires puisque cette opinion est entieremt
renversée parce principe de
contradiction quelui meme
avoit posé dans lecomencemt
desa philosophie.

§. L.

30Ainsi quand il est question dadmettre quelque proprieté
dans unetre, il faut voir si
cette proprieté decoule de son
essence c’est adire des B: propr[ietés] determinations primordialles qui le rendent possible, car entant
B: qu’une chose qu’un etre est B: considerée seule consideré seul il faut montrer sa possibilité
intrinseque par le principe de
Not in B contradiction et sa possibilité externe, ou son actualité par le
principe
de laraison sufisante
et dela deduire

les attributs decet etre et les modes
B: qu’il peut acquerir dont il est susceptible, et quand on considere cet etre come
placé dans la suite des choses
etlié avec les autres etres qui l’environent, il faut [81/87r/23] montrer B: quelles causes portent ces modes coment un etre depend deson voisin et quelles causes ont donné lactualité aces modes qui Etoient simplement possibles lors queletre etoit consideré
come isolé et hors delasuite des B: choses et montre coment un etre depend de son voisin par raport a sa modification c’est choses cest decette maniere que dieu a Executé savolonté etque
l’on doit chercher arendre raison
des choses dans la philosophie.

31 Cette seule verité del’immutabilité des Essences bannit tout dun
coup dela philosophie toutes
les hipotheses precaires et
tous ces monstres sortis de
l’imagination des homes qui ont
tant retardé leprogrés des sciences
et del’esprit humain, Not in telles sont les forces primitives des scolastiques qui
se trouvoient dans lamatiere
sans autre raison quelavolonté
de dieu
B: [...] sont de ce nombre et telle telle seroit lattraction si on en vouloit faire une proprieté inherente delamatiere, [87v/24] telle est enfin Not in B come ie lai dit ci dessus lidée du Read: celebre selebre lok sur la possibilité dela
matiere pensante.

§. LI.

32On peut expliquer par ce principe del’immutabilité
Not in B des essences ceque cest que substance dont tout lemonde parle, et dont
personne n’a encore donné
Here a sign with a marginal note: page 25 les scolastiques &c. We find the passage to be inserted here fol. 88r, i.e. paragraph 33. une bonne definition.

33 [82/88r/25] In B the two paragraphs 33 and 34 come after the passage "Mr. loke lui meme ... lanotion veritable"Les scolastiques definissoient la B: substance a peu prés de la meme maniere substance, ens quod perse subsistit, et sustinet accidentia, Not in B cest adire un etre qui subsiste
par lui meme, et est le soutien

des accidens

mais quand on veut savoir ce que
c’est que subsister par soimeme, soutenir
des accidens, etla maniere dont ils
sont soutenus, on nerecoit pr toute
reponse B: que de nouvelles comparaisons que nouveaux mots adefinir et auxquels C: nulle idée aucune idée distincte nest attachée.

34 Descartes na pas eté plus loin que les scolastiques surce sujet, car il
definit lasubstance, un etre qui Existe tellemt qu’il n’a besoin d’aucun autre etre pr son Existence, or on voit bien que cela B: vient revient au, per se subsistere, des scolastiques, Not in Bet que de plus, si on prend cette definition
ala rigueur, il ni aura Below "que dieu" we find cancelled "de [verités]" que dieu qui soit une veritable substance
puis que toutes les creatures Here we find a sign with a marginal note: m.r loke p. 24. We find the passage to be inserted here fol. 87v, i.e. paragraph 31/32.subsistent par lui.

35 [87v/24] Mr. loke lui meme s’arrete ala notion imaginaire telle
que les sens et l’imagination
ladonnent au vulgaire, il
dit que, Not in B la Marginal note: liv. 2 ch. 23 substance n’est autre chose qu’un sujet que ns ne conoissons pas, et que ns suposons etre lesoutien des qualités dont ns decouvrons l’existence et que ns necroyons pas pouvoir subsister, sine re substante, sans quelquechose qui les soutienne, et ns donnons acesoutien lenom de substance, qui, rendu nettemt en francois veut dire, cequi est dessous, ou cequi soutient , on voit [82/88r/25] aisemt que cette notion dela substance est entieremt confuse
come mr. loke lavouë lui meme et qu’elle n’est autre chose qu’une
espece decomparaison qui a quelque
ressemblance avec Here a sign with a marginal note: page 26 dautres philosophes &c. We find the passage to be inserted here fol. 88v, i.e. paragraph 36/37.lanotion veritable.

36 [88v/26] D’autres philosophes B: nioient ont nié la distinction entre modes et substance, B: croyant que les attributs etoient tous egalemt necessaires a l’etre croiant quetout cequi apartient aletre etoit egalement necessaires,
et que les modes devenoient des substances et les substances des
accidents selon qu’on les consideroit
confondant ainsi les substantifs
dela grammaire qui sont des subs
tances par fiction, avec les
veritables substances delanature, Not in B ainsi quand ie dis blanc jexprime
un mode, mais ien fais une substance

par fiction quand ie dis blancheur
quoique la blancheur ne puisse

jamais etre une veritable substance.

§. LII.

37On a vu cy dessus que chaque etre a des determinations
constantes, B: qui durent et qui demeurent toujours les memes pendant quel’etre
subsiste, et des determinations va
riables, qui changent pendant que
les autres durent, ns avons vue
que les determinations invariables
sont essentielles, et que les attributs
en decoulent necessairemt, et ne peu
vent subsister dans l’etre sans
elles, et qu’il ni a que les modes
qui soient variables, car les essences
cest adire toutes les determinations
essentielles sont invariables, rien
ni peut etre changé, sans changer
l’etre, les attributs sont necessaires
aussi, car les essences Etant posées, les attributs sont necessairement dont Very likely Du Châtelet wanted to write: l’actualité seule est variable. See the 1740 edition p. 72, here version F, paragraphs 35-37 la[...], [83/89v/27]mais que les modes peuvent B: exister sy trouver ou ne si point B: exister trouver or il suit dela que les determina
tions essentielles sont le soutien
del’etre, ou ce substratum qui atant embarassé les philosophes
car les determinations essentielles
etant otées, les attributs tombent
come en ruine, dememe que les
modes, et l’etre nexiste plus, nest
plus lui.

38 Ainsi lessence est lasource des attributs et delapossibilité des modes, dou
lon voit qu’elle est come lesuport, Not in B et le soutien detout cequi peut
convenir al’etre, B: ainsi on et L’on peut definir la substance, cequi conserve les determi[]nations essentielles, et des attributs constans pendant que les modes y varient, et se succedent, cestadire, un sujet durable, et modificable, car en tant quil a une essence et des
proprietés qui endecoulent, il dure
et continuë d’etre lememe, etentant
que les modes varient, il est
modificable, mais un etre qui nest
point modificable est un accident
come le blanc par Exemple car la moindre modification decette
couleur lachange en une autre, et elle ne peut etre modifiée sans etre changée.

How to cite:

CHAPTER THREE, Version D. In: Du Châtelet, Émilie: Institutions de physique. The Paris Manuscript BnF Fr. 12265. A Critical and Historical Online Edition.
Edited by Ruth E. Hagengruber, Hanns-Peter Neumann, Aaron Wells, Pedro Pricladnitzky, with collaboration of Jil Muller. Center for the History of Women Philosophers and Scientists, Paderborn University, Paderborn. Version 1.0, April 4th 2024, URL: https://historyofwomenphilosophers.org/dcpm/documents/view/chapter_three/version/d/rev/1.0