CHAPTER NINE
- CHAPTER NINE
- Ninth Chapter (Version B)
Ninth Chapter (Version B)
B: Marginal note: necrivés point cequi est a lamarge renfermé entre [quatre] lignes come les deux notes qui sont aubas decette pagechapitre 9.
dela figure, et dela porosité des corps
1 [148/160r/1] La figure est un attribut necessaire du corps, car on Entend par corps une
Etenduë qui a des bornes, or toute
Etenduë terminée a necessairement
une figure.
2 On a vu dans le chapitre precedent que tous les corps que ns voyons
sont vraisemblablement composés
parl’adunation et la mixtion
des parties premieres dela matiere
cest a dire des parties quela nature
ne resout plus en d’autres et qui
sont indivisées dans l’ordre des choses
qui Existent, or ces premieres parties
delamatiere ont necessairemt une
figure, mais ns navons plus d’organes
pr la distinguer, ns savons seulement
que leurs formes sont diverses puisque
leprincipe delaraison sufisante ne
souffre point de parties similaire
dans l’univers, et quelles sont invariables B: Canceled marginal note: tant quel’ordre des choses est il bien tant que l’ordre des choses subsistera tel qu’il est, car cequi ne peut etre
ni separé B: Canceled marginal note: ni comprimé est il bien car ils nauront pointderesort ni comprimé nepeut recevoir aucune alteration dans sa forme. [160v/2]
3 Pour avoir une idée delafaçon dont les differens corps qui tombent sous
nossens peuvent resulter delassemblage
des parties solides delamatiere, suposons
par Exemple que 3. 4. ou un nombre
quelquonque de ces parties solides
soient unies ensemble et qu’elles com
posent une masse quelquonque, les
particules ainsi composées pouront
etre apellées, particules du premier ordre, que plusieurs masses dece premier ordre
s’unissent ensemble elles composeront
deplus grosses particules lesquelles
pouront etre apelées dusecond ordre, ces particules dusecond ordre en sunissant entre elles com
poseront encore une espece de
particules plus grosses quecelles des
deux ordres precedens lesquelles
seront les particules du troisieme ordre, on sent qu’on peut pousser cette progression departicules diferentes
les unes des autres, et que les particules d’un seul ordre sont elles meme[s] [149/161r/3] susceptibles dune quantité innombrable de combinaisons selon la
façon dont elles peuvent s’aranger.
4 Les corps qui sont composés departicules d’un ordre seulement
sont plus homogenes que les autres
et l’on voit aisement queceux qui
sont composés des particules du
premier ordre sont les plus homogenes
detous.
5 Les corps composés des particules de plusieurs ordres sont heterogenes
etlesont dautant plus qu’ils sont
composés d’un plus grand nombre
departicules, et que les ordres different
davantage les unes des autres, diverses observations portent a
admettre les differens ordres de
particules et a conclure que leurs
combinaisons forment les differens
corps.
6 1°. L’acier trempé quoique plus dur est plus cassant que l’acier non trempé
etcela parceque ses grains sont plus
gros come lemicroscope
le decouvre, B: Canceled marginal note: pourquoi or moins les particules spheriques sont grosses, moins elles sont coherentes. [161v/4]
7 2°. Lorsquon regarde les globules dusang avec un microscope
on voit qu’ils se dissolvent, que chaque
globule rouge est composé desix
petits globules sereux tirant sur
lejaune, et que chacun deces B: Canceled marginal note: sereux et limphatiques sont ils differens globules sereux est composé desix autres
globules limphatiques, et on nesait point encore jus qu’ou cette progres
sion de petits globules secontinuë
dans notre sang.
8 3°. On distingue quelquefois aloeil les plus grosses deces particules qui
composent les corps, lemicroscope
endecouvre detoutes les façons, on remarque al’aide decette instru
ment des varietés infinies entre
les particules qui composent les corps,
etles differences sont quelquefois
si remarquables quon reconnoit
les particules dumeme ordre quand
on les retrouve dans differens
composés.
9 “Il ya des corps dont les parties sont indiscernables pr nous, tel est le mercure Evaporé [150/162r/5] et la vapeur deleau chaude dont les gouttes recuës sur une glace
ne paroissent distingués
par aucune diference, mais cette
indiscernabilité doit etre attribuée
ala foiblesse denos organes, qui
nesont pas capables dapercevoir
ces differences, et alimperfection des
instrumens que ns avons inventé
pr y supleer,
car il est certain
quil ni arien d’indiscernable dans
lanature.”
10 Come toutes ces particules de quelu’ordre qu’elles soient sont
composées des parties parfaitemt
solides dela matiere, les parties qui
les composent peuvent etre separées
l’une del’autre, ainsi les plus grandes
particules peuvent se resoudre en
deplus petites, etcelles la dans de
plus petites encore, jus qu’a ceque
lon soit arrivé aux parties
indivisées dela matiere, on voit
aisement par la coment lecorps
le plus dur peut etre reduit
en poudre tres fine, par lattrition, le feu, laputrefaction, [162v/6] ou par l’action dequelque menstruë, B: Canceled marginal note: cela nestil point contraire a lastabilité des etresces particules ainsi decomposées peuvent se rejoindre ensuite soit
qu’elles Eprouvent les memes
combinaisons, soit quelles en subissent
dautres, A: par dela dela, lors queles parties d’un animal ou d’une plante sont
Read: distantes diffantes elles peuvent entrer dans lacomposition dequelque plante ou
dequelqu’animal different du premier.
11 Nous voyons dans cequi arrive aleau qui est un des
corps les plus simples que ns connoissions
combien les composés formés
par les particules dun meme ordre
peuvent differer sensiblement
les uns des autres, carlors que
ces parties del’eau sont rassemblées
dans un verre, elles composent
une masse liquide assés pesante,
elevées en vapeurs, elles seseparent
l’une del’autre et Echapent anos
sens, ensuitte elles reparoissent
en forme denuage, puis retombent
en rosée, en neige, en glace &cc et Etant denouveau fonduës [151/163r/7] elles redeviennent cette masse liquide etpesante qui Etoit dans
le vase, on voit aisement que
ces variations nesont que differentes
combinaisons des parties solides dont
l’eau est formée, et que la generation
l’accroisemt et lacorruption des
corps sensibles dependent des divisions
et des assemblages des parties solides
dela matiere les quelles restent
inalterables atoutes ces variations
et conservent parleur solidité
les Especes des choses.
12 Ces differens ordres de particules dont ie supose icy que les corps
sont composés, ne sont Encore
ala verité que dans l’ordre des choses que quelques
Experiences rendent vrai
semblables, et dont il faut
chercher la confirmation dans
d’autres Experiences, mais de
quelque façon que se fasse lenombre innombrable decombinaisons
necessaires pr produire la diversité qui regne dans lanature
on ne peut trop admirer l’artifice parlequel tant dechoses si diverses [163v/8] resultent delassemblage des premiers corps.
13 On ne peut mieux serepresenter la façon dont les corps en general
sont composés qu’en imaginant plusieurs
cribles les uns sur les autres, il en resulteroit
des masses percées detous cotés, Not in A et cest ainsi que tous les corps paroissent au
microscope, ces nouveaux yeux que
l’industrie humaine a su se procurer
nous ont fait voir que les parties des
corps que l’on croioit les plus solides
sont a peuprés arrangés come dans la figure 15. etil ni a aucun corps
qui regardé au microscope ne paroisse
contenir infinimt plus depores que
dematiere propre.
14 B: Canceled marginal note: mettraisje l’experience en note. Below, outside the box, is another canceled note: ouiMille Exemples confirment cette Extreme porosité des corps.
15 1°. Lemercure penetre dans l’or, dans le cuivre, dans l’argent, enfin dans tous les metaux aussi facilemt quel’eau penetre
dans une Eponge.
16 2° L’eau penetre dans les membranes des animaux et des vegetaux aqui elle
porte les parties nutritives.
17 3°. L’or meme donne passage atravers [152/164r/9] sa substance al’eau qui nest que 19 fois Environ moins solide quelui.
18 4°. Les fluides se penetrent l’un l’autre ainsi, si vs versés sur de l’huile de
vitriol une certaine quantité d’eau,
lamixtion comencera par s’elever
mais aprés quel’effervescence sera
cessée et quele melange sera en repos la
liqueur descendra, etcela parceque
leau s’est introduitte dans les pores
delhuille.
19 5°. Les corps les plus denses deviennent transparens quand ils sont tres minces
ainsi une feüille d’or paroit transparente
au microscope, ou autrou d’une cham
bre obscure, et cette transparence
des corps opaques vient en parties
des pores qui separent leur matiere propre.
20 6°. Les phenomenes delelectricité, de laiman, dela lumiere prouvent encore
invinciblement cette Extreme porosité
des corps.
21 7°. La fumée qui sort dusouffre va percer plusieurs linges et Etoffes
pr noircir largent oul’or qu’on
en aura envelopé, il ya mille exemple
dans la chimie decette penetration [164v/10] des esprits, et des odeurs atravers les pores des corps.
22 Cenest pas cependant toujours lasubtilité Not in A delamatiere qui decide si elle passera a travers les pores dun corps, ou non, il y
a des corps dont les pores sont tres grans
et qui n’admettent cependant point A: dautres corps qui passent atravers dautres corps dont les pores sont plus petits dans leurs pores des matieres
qui passent atravers
depores plus petits que ceux des matieres qui neles admettent point,
ainsi leau ni levin nepassent point a
travers leliege, qui est cependant un
corps tres poreux, et passent
atravers le A: linge drap dont les pores sontbeaucoup moins grans, cette
effet est peutetre causé parlamatiere
qui remplit les pores duliege laquelle
aune force repoussante pr l’eau
etle vin qui ne ns est pas Not in A encore bien connuë, ou dela forme des pores
duliege qui peut ne pas convenir
acelle des particules del’eau etdu
vin.
23 On a vu cidessus quil faut distinguer dans les corps leur
matiere propre qui semeut et agit avec eux d’avec [154/166r/11] lamatiere qui passe dans leurs pores laquelle neparticipe ni aleurs actions
ni aleurs passions, ainsi come il ni a
point devide dans lanature, tout
corps egal contient autant
dematiere propr[e], mais cependant deux corps devolume Egal, et mus
avec lameme vitesse nefont pas toujours
B: Canceled marginal note: gravité specifique, estil la bien expliqué lememe effet, sils n’ont pas lameme gravité specifique cest adire sils B: Canceled marginal note: matiere variable, etmatiere interlabens, ie n’entens pas cette difference, etie n’en ai point fait usage pag. 12 [sui]. The apparent reference to page 12 and following (suivant) may have been added to the note later.necontiennent pas egalement dematiere propre, car la matiere qui passe dans les pores des corps ne participe point
aleur action.
24 B: Below is the following boxed, canceled note: cela estil bienSi la matiere propre ducorps est subit quelque changemt, le composé est changé etresolu dans ses principes, si les
changemens narivent qu’a lamatiere
qui passe dans ses pores, ils ne sont
qu’accidentels, et cecomposé nest point
detruit.
25 Les parties qui composent uncorps peuvent etre arangées de façon
que leurs superficies setouchent [166v/12] immediatement dans tous leurs points, ou quelles ne se touchent
que dans quelques points, si elles
setouchent dans tous leurs points
le corps devient continu etses
parties sont simplement possibles
et l’on apelle ce corps,
un corps dur, dans le cas oposé le corps estun corps
poreux.
26 Les pores d’un corps sont remplis ou de matiere qui necohere
point A: au cela avec la matiere propre du corps, mais qui nest pas cependant
la matiere qui passe dans ses pores
ou delamatiere qui passe dans ses
pores et A: qui yest qui est dans un mouvemt perpetuel.
27 Not in A Ainsi un corps est plus dense quun A: autre dememe volume autre, sil contient plus dematiere propre, et
moins depores qu’un autre,
Not in A sous le meme volume on apelle ce corps, un corps B: Here in the right margin are the following boxed, canceled notes: un autre mot que rare tout cela estil bien; ie nay pas osé me servir delexpression autant depoints dans l’espace rare Not in A ou poreux si les pores peuvent etre distingués par nos sens. [168r/13]
28 L’or est lamatiere la plus dense que ns connoissions,
cependant [tant]
e[s]t un corps dense sil ns paroit
continu, et que ns napercevions
point les Espaces qui separent les parties.
29 L’or est lecorps leplus dense que ns connoissions, cependant il ades pores
puisquil ni aucune portion
dematiere absolument dense du
[...] et laraison est sur cela daccord
avec lexperience, B: Here in the right margin of the left column is the following boxed, canceled note: cela necontreditil point aux particules solides et indiviséescar sil y avoit quelque masse entierement dense il en
composeroit un corps entieremt
dur etsans ressort, mais il nepeut point
[y]avoir detels corps dans la nature
come on la vûe ala B: Here Du Châtelet appears to have left room to later insert a section number, but never did so. §.
30 Les corps que ns croyons les plus denses ala simple vuë, et qui
nous paroissent les plus continus
dans leur surface paroissent percés
d’une infinité de pores quand on
les regarde avec un microscope
ainsi il ni a de corps dense que
par comparaison a des corps plus poreux. [168v/14]
31 Si les parties propres qui composent un corps s’aprochent l’une de
lautre, en sorte que les corps devien
nent plus petits, ce corps de poreux
devient dense,
et cela sapelle
etre condensé.
32 Si aucontraire ses interstices ou pores deviennent plus grans
levolume de ce corps augmente
et de dense il devient poreux
etcela sapelle rarefaction, si les parties d’un corps cedent difficilimt ensorte quel’on
sente laresistence qu’elles font quand
on veut les separer, on apelle ce
corps, un corps dur.
33 La cohesion des corps venant des mouvemens conspirans deleurs
parties, ils sont plus ou moins durs
selon que leur surfaces de leurs
parties sont plus Exactemt apliquées
l’une sur l’autre, et que leurs mouvems
conspirent plus ou moins, dela
naissent les diferentes cohesions qui
font que certains corps sont secables, d’autres friables dautres cassants &cc [154/169r/15]
34 Si dans lasuperficie d’un corps il ya des Eminences ou asperités
qui debordent les autres parties
ce corps est brute, mais sa surface
est unie et quelune de ses parties
ne surpasse pas l’autre.
35 Si les particules de matiere constante qui composent uncorps viennent
a Etre separées lune de lautre en
sorte quil ni ait plus aucun
contact entre elles, ce corps de
vient fluide, etlorsque ses
parties comencent a se raprocher
en sorte que leur contact imme
diat recomence, ce corps est
un corps solide, le plomb
subit successivemt les deux Etats
lors quon l’expose au feu, et
qu’on le laisse ensuite refroidir.
36 Quoique les corpuscules qui composent les corps fluides soient
reellement separés, cependant
ils paroissent continus al’oeil
a cause de leur extreme subtilité et de celle dela matiere qui est [169v/16] entre eux, ainsi il nest pas Etonnant que les fluides cedent
si facilemt aux solides qui les
fendent en separant leurs parties.
37 Les corps deviennent mols avant dedevenir fluides, car lecontact
deleurs parties diminuë peu a
peu avant de cesser entierement,
etdelanait successivemt la
mollesse etla fluidité.
38 Cette separation des parties qui composent les corps se fait par
lamatiere variable qui remplit
leurs pores laquelle se fraie
denouveaux chemins dans ces
corps, et rompt ainsi lecontact
deleurs parties.
39 Lorsquil ne peut sintroduire entre ces
parties quune certaine quantité
decette matiere les corps restent
mols et nedeviennent point
fluides, etces corps deviennent durs si cette matiere seretire [158/170r/17] d’entre leurs parties soit parl’action du feu soit parl’evaporation decette
matiere oupar lacompression du
corps qui laforce desortir.
40 Ie vs Expliquerai dans le ch. 18 coment mr. Neuton Explique par son attraction ces memes
phenomenes de la cohesion
dela dureté, dela mollesse, et
dela fluidité, B: Canceled marginal note: diraisje [si] ie ne parle point icy dela pesanteur dela chaleur du magnetisme &cecar cest dans ces details selon les neutoniens
quelattraction triomphe, leurs
idées meritent assurement qu’on
les Etudie, et qu’on tache de
trouver une raison mechanique
des phenomenes qu’ils ont decouvert.
How to cite:
CHAPTER NINE, Version B. In: Du Châtelet, Émilie: Institutions de physique. The Paris Manuscript BnF Fr. 12265. A Critical and Historical Online Edition.
Edited by Ruth E. Hagengruber, Hanns-Peter Neumann, Aaron Wells, Pedro Pricladnitzky, with collaboration of Jil Muller. Center for the History of Women Philosophers and Scientists, Paderborn University, Paderborn.
Version 1.0, April 4th 2023, URL: https://historyofwomenphilosophers.org/dcpm/documents/view/chapter_nine/version/b/rev/1.0