CHAPTER EIGHT
- CHAPTER EIGHT
- Eighth Chapter (Version D)
Eighth Chapter (Version D)
ch. 8. D: Marginal note: lextension peut etre concuë &ce ce ch. comence parces motsDela divisibilité etsubtilité dela D: Marginal note: lextension peut etre concuë &cc ce ch. comence parces mots. Also here, in another (archivist’s) hand is the following marginal note: ce chapitre dans l’edition de MDCCXL. est le IX.ème. il manque ici les paragraphes CLXV. pag. 179. CLXVI. jls se trouvent ci apres, f°. 45. CLXVII. pag. 180.matiere
1 [134/146r/1] On a vu dans le chapitre precedent quela matiere est continuellement en
mouvement, que toutes ses parties
sont dissemblables, et qu’il ni en a aucune
qu’on puisse regarder come une Etenduë
similaire ou un atome.
2Laplupart des philosophes ayant confondu le corps geometrique ou la simple Etenduë
D: Canceled marginal note: et des corps est Equivoque est il necessaire avec lecorps phisique ont voulu demontrer ladivisibilité dela matiere par les raisonemens des geometres sur
la divisibilité des lignes, qu’on fait aller
jusqu’a l’infini, cequi adonné lieu a
ce labirinthe fameux deladivisibilité
du continu qui atant embarassé les
philosophes, mais ils se seroient Epargné
toutes les dificultés que cette divisibilité
entraine sils avoient pris soin dene
jamais apliquer les raisonemens que
l’on fait sur ladivisibilité du corps
geometrique aux corps naturels
et phisiques.
3 Le corps geometrique n’est quela simple Etenduë, il n’a point departies [146v/2] determinées et actuelles, il necontient que des parties simplemt possibles qu’on
peut augmenter tant qu’on veut al’infini,
car la notion del’etenduë nerenferme que
des parties coëxistantes et unies, etle
nombre de ces parties est absolument
indeterminé, et n’entre point dans la
notion del’etenduë, ainsi on peut le
determiner comme on veut sans nuire
cest adire que l’on peut Etablir qu’une
Etenduë renferme, dix mille, un million,
dix mille millions, &cc departies
selonquel’on voudra accepter pr une
quelquonque pour un, ainsi uneligne
sera deux, si on prend lamoitié pr une,
ou dix ou mille, si on prend
sa dixieme ousamillieme partie
pr l’unité, cette unité est donc absolumt
indeterminée, et depend dela volonté
de celui qui considere cette Etenduë. Ainsi chaque Etenduë peut etre
Exprimée par un nombre quelquonque,
mais il en est tout autrement ds
lanature, toutcequi Existe actu
ellement doit etre determiné en
toute maniere, etil nest point
dans notre pouvoir deledeterminer
autrement, une montre, PE, a ses parties, mais cenesont point des partie[s] [135/147r/3] determinables par l’imagination, cesont des parties reelles, actuellement Existantes
etil nest point libre de dire, cette montre a dix, cent, ou un million departies, car elle en a un nombre determiné qui constituent sa structure
D: Canceled marginal note: elle n’en peut avoir cela m’etonne etelle n’en peut avoir ni plus ni moins il en est dememe detous les corps
naturels, ce sont tous des machines qui
ont leurs parties determinées, et qui ne
seressemblent point ni ne permettent
quon Exprime leur multitude par
D: Marginal note: c’est en confondant &ce. The reference is to fol. 148r. un nombre quelquonque.
4 Les difficultés qui naissent deladivisibilité dela matiere al’infini ont
Eté D: Canceled marginal note: les raporteraisje icy surtout lachille et celui decronus lasource oules anciens puisoient ces sophismes si fameux parlesqueles
ils pretendoient prouver l’impossibilité
du mouvemt, et il faut avouër quela A: plupart plus grande partie deces dificultés est insoluble sans cette distinction
entre A: les le corps geometrique, et le corps phisique, etcest en vain
A: quon cherche ; quon cherche sans cela B; que sans cela on cherche on cherche une issuë dans ce labirinthe d’erreurs ou il ni en
a reëllemt point. [147v/4]
5 Le principe dela raison sufisante qui repand lejour partout ou
on A: la le porte est encore icy d’un grand secours, car ondoit remarquer
que tous les argumens des anciens
contre A: lemouvement lapossibilité du mouvement et sur les contradictions qui naissent dela divisibilité Not in A infinie du continu, suposent que letenduë
est composée d’etenduë al’infini
quune ligne est toujours divisible
en d’autres lignes, une surface
en d’autres surfaces et ainsi de
suite al’infini, or ns avons vu
que cette suposition contredit le
principe dela raison sufisante
qui demande quel’on arrive a un
terme auquel l’etenduë soit Not in A enfin composée du non Etendu, ou du simple, il
ne faut donc point setonner si
ayant une fois admis une suposition
contraire au principe delaraison suf
fisante, on ne pouvoit se debarasser
des dificultés sans nombre et des
monstres qui en naissoient necessaire
ment, ainsi tous les raisonemens sur la divisibilité des corps [138/150r/5] tirées dela nature des asimptotes delincommensurabilité deladiagonale
du quarré, des suites infinies, et
dautres considerations geometriques
sont absolument inaplicables aux
corps naturels dememe que les
theoremes demr. Keills parles quels il pretend prouver qu’avec ungrain
desable on pouroit remplier
l’univers entier, car l’on ne doit
admettre dans la phisique que des
parties actuelles dont l’existence
D: Marginal note: quoique les divisions p. 7. Also here, in another (archivist’s) hand is the following marginal note: fin de la section CLXXI. p. 185 jl manque ici la section CLXXII, page 185. La section CLXXIII, page 188. La section CLXXII, se retrouve ci dessous f°. 18, col 2. La section CLXXIII, ci dessous, f°. 22, col. 2.peut etre demontrée par l’experience ou parle D: raisonement.
6 Vous avés vu cy dessus Not in A par le principe dela raison suffisante (quil est bien dificile
de se dispenser d’admettre) que le monde
est A: plain plein et qu’il ni a point entre les parties des corps un vide disseminé
come se l’etoient figuré les sectateurs
depicure, A: parceque ce vide contredit le principe dela raison sufisante quon ne peut sedispenser dadmettre or des quil ni a point de vide entre les parties dela matiere il ne peut yavoir defigure et de
diversité dans la nature que par
le mouvement, car si les parties dela matiere reposoient les unes auprés des
autres, il est Evident qu’il yauroit
une parfaitte continuité similaire sans aucune figure, puisquil ni auroit [150v/6] rien qui limitat la matiere, et sans limitation il ne sauroit yavoir
de figure, or come une Etenduë simi
laire et des etres indeterminés sont
contre leprincipe de la raison sufisante
et que lexperience ns aprend qu’il y a une infinité defigures diverses dans
le monde, il faut admettre une divi
sion actuelle, et un principe qui
cause cette division, or ce principe ne
peut etre que lemouvemt.
7 Pour produire cette diversité dans les figures, il est necessaire non seu
lement que la matiere se meuve
mais elle ne doit pas se mouvoir uni
formemt etdela meme maniere
car si toute lamatiere semouvoit
avec lameme vitesse etdans la
meme direction (car ce nest que par
ces 2 choses qu’un mouvemt peut
differer d’un autre) les corps ne feroient
que changer deposition entre eux, mais
il ne naitroit aucune diversité dece
changemt, or come ns voyons quelamatiere
qui compose les differens corps est differente
etdouée dedifferentes qualités, et que ces differences internes des parties dela [139/151r/7] D: Canceled marginal note: mais si toute diversité provient du mouvemt, aucune portion de matiere, aucun etre simple nepeut avoir lememe mouvemt, donc mais cependant &ccmatiere doivent enfin fixer leur origine dela difference du mouvemt
toute lamatiere nesauroit avoir le
meme mouvemt, etil faut par
consequent quelemouvemt delamatiere
soit varié a l’infini par la variation
du degré devitesse et dela direction.
8 D: Here, in another (archivist’s) hand is the following marginal note: §. CLXXIV. page. 189. Les observations montrent une subtilité dans la division des corps
naturels qui Etonne limagination
et qu’on nesauroit assés admirer, mr. Volf a A: observé 500 oeufs observé dans l’espace d’un grain depoussiere Not in A 500 oeüfs dont il est Eclos des animaux semblables
a des poissons, et auxquels on observe
une infinité departies come dans
les plus grans animaux dela mer.
9 Le meme auteur fait voir que l’espace d’un grain d’orge peut
contenir 27 millions d’animaux
vivans qui ont chacun 20 ou 24
pieds, et que le moindre grain de
sable peut servir dedemeure a
294 millions d’animaux organisés qui propagent leur espece, etqui [151v/8] ont des nerfs, des veines, et des fluides qui les remplissent, et qui
sont sans doutte aucorps del’animal
dans lameme proportion que les
fluides denotre corps sont asa masse.
10 L’ouvrage des tireurs etbatteurs d’or fournit debelles preuves dela
subtilité des parties dela matiere
mr. boyle raporte qu’un seul grain d’or battu enfeuille remplit l’espace
de 50 pouces quarrés, mais si on divise
le coté d’un pouce en 200 parties, ou la
ligne en 20, cequi fait encore des par
ties visibles al’oeil etsans microscope,
D: Canceled marginal note: ie n’entens pas trop bien ce compte la chaque quarré aura 40000 parties d’or qu’on poura encore distinguer sans
microscope, et parconsequent toute
la feüille aura un million departies,
visibles al’oeil seulement, et si lon ajoute
a cela qu’une telle feüille est encore
divisible dans son Epaisseur en six
feüilles au moins, come on lepeut con
clure par les observations demr. de reaumur qui observe que l’epaisseur
d’une feüille d’or est environ la 1/30000
partie d’une ligne, et lepaisseur del’or
aux fils dargent la 1/170000 partie dune ligne [140/152r/9] par consequent Environ 6 fois qu’une feuille dor,
et il sensuit quechaque grain
d’or renferme environ 12 millions
departies discernables alasimple vuë,
or come ces parties nesont que del’or
et restent encore del’or quand onles
regarde par des microscopes qui aug
mentent un objet jusqu’a vint ou
trente mille fois, et qui parconsequent
montreroient encore 30 mille parties dans
chaquune deces 12 millions
departies que l’oeil seul distinguoit
dans ce grain d’or, on peut concevoir
jus qu’a quel point definesse lanature
subdivise lamatiere.
11 Car l’or devant etre une mixtion dautres matieres plus
fines qui nesont point del’or, et renferment
encore une infinité depores remplis
de cette matiere qui nest point or, delaquelle
D: Canceled marginal note: nestce pas la les etres simples on ne distingue cependant encore rien aprés cette Enorme division, on peut encore moins esperer de
voir jamais les figures etles mouvemens
des parties des mixtes qui doivent
contenir laraison immediate des
qualités que ns remarquons dans l’or. [152v/10]
12Ces considerations ns montrent quela subtilité des parties dela
matiere est inexprimable, et quil
ni a personne qui puisse jamais determi
ner lenombre departies dontungrain
desable est composé, puis que cenombre
passe notre imagination ettout ceque ns
pouvons ns figurer, etcome laraison
ns montre quecette division na point
debornes D: Canceled marginal note: nest ce pas les Etres simples pr ns et quoique sontils bien pr ns, on peut dire que par raport ans la matiere est non
seulemt divisible, mais divisée alinfini
quoique reëllemt ses divisions ayent des bornes, D: Canceled marginal note: i’ay mis cela crainte decontredire ace qui suit, le votre y contrediso[it]car ces bornes A: sont l’infini qui ne s’aretent pr ns quaux Etres simples sont l’infini
pr ns.
13Il est donc Evident qu’il ya une infinité dematieres diversement figurées, et
differemment muës, les quelles Echapent
par leur petitesse, et qui cependant
contribuent aproduire les phenomenes
que ns observons car les raisons premieres
des qualités phisiques setrouvent toutes
dans ces matieres diversement figu
rées quil ns est impossible dedistinguer
il peut donc se passer une infinité dechoses dans le moindre [141/153r/11] espace come dans lemonde Entier mais lattention humaine nepoura
jamais les apercevoir, etcest beau
coup pr son Entendemt d’avoir
pu seulement en connoitre la
possibilité, ainsi c’est perdre notre
tems que de vouloir Essayer de deviner
les misteres imperceptibles, D: Canceled marginal note: il faudroit des Exemples acela, cela est trop vagueetns devons ns borner aobserver soig
neusemt les phenomenes qui en
resultent, et qui tombent sous nos sens,
et dont ns pouvons faire usage pr
rendre raison dautres phenomenes
qui en dependent.
14Tous les corps contiennent deux sortes dematiere, lamatiere propre
etla matiere Etrangere,
lamatiere propre est celle qui repose et qui se
meut avec lecorps, Not in A qui peze et agit avec lui, etla matiere Etrangere celle qui ne se meut point
avec le corps, mais qui passe libremt
atravers ses pores come leau atravers
dune quaisse percée deplusieurs
trous; la realité del’existence deces
deux matieres se demontre aisement
par l’experience, elle ns aprend que les corps ont differentes
densités et des poids differens, leau peze plus que l’air, et lor est plus [153v/12] dense que lebois etpeze plus, toutes les matieres jus qualor meme, C: laplus denseslaplus D: Canceled marginal note: laplus dense, cela estilvraidense detoutes, ont des pores qui ne sont point remplis dela meme matiere,
or come il ni apoint devide dans les
corps, il est necessaire que ces pores
soient remplis d’une matiere
Etrangere, qui ne peze point avec
les corps, et qui ne choque point
avec eux, lorsqu’ils en rencontrent
d’autres dans leur chemin, mais qui
remplit tous leurs interstices et qui
semeut atravers avec autant deliberté
que lair atravers un crible, etl’eau
atravers un filet.
15 Cest encore ce qui peut se prouver par lacohesion,
car toute lamatiere etant en mouvemt
et cemouvemt Etant diversifié parle
degré devitesse et par la direction, lorsque
plusieurs parties dematiere paroissent
etre sans force, et dans un repos
parfait, il faut que lemouvemt de
ces parties tende vers des directions
oposées avec lameme force, les
unes vers les autres et quelles sarretent parconsequent
dans lameme place, cequi fait lacohesion, car on sait que deux [142/154r/13] corps fortemt pressés l’un contre l’autre ne se quittent point, et semblent ne
faire qu’un seul corps, cemouvemt
conspirant est donc lorigine dela
cohesion D: Canceled marginal note: ou aton vu cela selon lesentiment demr. de leibnits et de ses disciples, or ns avons vu que ledegré de vitesse dont
un corps est mu etla direction de
son mouvemt nesont determinés que
par le mouvemt dun autre corps
D: Here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: (v. §. 149) qui encontient la raison sufisante ainsi il est necessaire pr que departies
D: Canceled marginal note: pourquoi et de quelle autre se meuvent dans des directions oposées avec des vitesses Egales et qu’elles coherent
parce moien, que cela soit leffet
du mouvemt dune autre matiere qui ne cohere pas avec cellela,
il ya donc des matieres tres fines
et tres rapidemt muës qui sederobent
a nos sens et qui produisent plusieurs
effets que ns remarquons; dece
genre sont sans doutte lamatiere
magnetique, lamatiere Electrique
celle du feu, dela cohesion, del’elasticité
dela pesanteur, etsans doutte une
infinité d’autres qui se modifient diferement, et qui concourent de [154v/14] diverses manieres pour produire les qualités sensibles dans les corps,
ces reflexions doivent precautioner
contre laprecipitation dequelques
philosophes qui lorsquils voyent des
phenomenes que les fluides quel’on
supose n’ont pu expliquer jusqu’a
present, tranchent le noeud qu’ils
devroient delier, et decident qu’aucun
fluide quelqu’il puisse etre nepeut
produire les effets que ns observons,
car pr former une telle decision il
faudroit connoitre toutes les facons
dont lamatiere peut etre muë et
tout cequi peut resulter detous ses
mouvemens divers, mais c’est
dequoi ns sommes encore bien Eloig
nés, les seules Experiences del’elec
tricité montrent assés quels effets
singuliers la nature peut produire
parle mouvement des matieres subtiles,
qui se montrent dans le meme aux
sens dans ces phenomenes delelectri
cité, cependant celui qui entrepren
droit dexpliquer mechaniquement parle moien d’un fluide tres [143/155r/15] subtil tous les phenomenes de l’electricité entreprendroit un
probleme infiniment plus dificile
quecelui de lacause qui fait mouvoir
les planetes, car dans lemouvemt
des planetes il regne une grande
regularité etune grande uniformité
mais les phenomenes delectricité
sont diversifiés presqu’a l’infini,
cependant oseroiton conclure pr
cela quil est im possible que les
phenomenes del’electricité soient
Executés par des fluides, non sans
doutte, ns ne devons donc point
ns decourager dans laplication des
principes mechaniques aux effets
phisiques parceque jusqu’a present
on na pu parvenir adeviner
entieremt lesecret delanature
les premiers ressorts Eluderont
peutetre ajamais nos recherches
parleur finesse etleur multiplicité
mais en cherchant ales deviner
on nelaisse pas defaire sur la
routte bien des decouvertes qui ns en aprochent, [155v/16] quelque dificile quil soit dapliquer les principes mechaniques aux effets
phisiques il nefaut cependant jamais
A: per[dre] quitter cette maniere de philosopher qui est laseule bonne, parcequ’elle
est laseule dans laquelle on puisse
rendre raison des phenomenes d’une
façon intelligible, il ne faut pas
sans doutte en abuser, et pr lex
pliquer mechaniquement les
effets naturels creer des mouve
mens et des matieres asongré
(qui ordinairement meme dans
lexplication ne produisent point
l’effet qu’on s’en Etoit promis )
sans se mettre en peine d’en demontrer
l’existence par des consequences
legitimes, ou pretendre borner
ensuite lanature aunombre de
fluides quil ns plait de choisir
et dont A: ns croions on croit avoir besoin dans l’explication qu’on aentrepris
ceux qui connoissent lavarieté
infinie qui regne dans la nature, etle mechanisme admirable qui y [144/156r/17] est employé nefixent point ainsi par une hipothese temeraire
lenombre, etles qualités des
ressorts dela nature, mais ils
n’admettent que ceux que les experiences
ou des consequences legitimes tirées
des principes incontestables, demon
trent, etils ne font point come
mr. Hartsoëker qui avoit choisi deux especes d’elemens pr rendre
raison des phenomenes, l’un par
faitemt fluide, l’autre absolumt
solide et dur, selon lui les petits
corps solides et durs quil apelle
lesecond Element flottent detelle
sorte dans le premier quils ensont
entourés detoutes parts, sans
pouvoir jamais s’entretoucher,
et il croit quelemonde visible est
composé deces deux matieres
qui sont absolument inalterables
en elles, mais mr. deleibnitz lui fit voir que ces deux matieres
ou Elemens n’etoient qu’une fiction, contraire auprincipe dela [156v/18] raison suffisante, on a vue cy dessus que les Elemens des
anciens Etoient dans lememe
cas, entant quon les regarde, come
des matieres simples, irresolubles, et primitives, A: car elles parcequ’ils nereconnoissoient point Not in A alors deraison sufisante deleur Existence, mais lorsqu’on reconnoit
qu’ils tirent leur origine des
etres simples, on peut fort bien
les admettre, car il est tres possible
etles experiences rendent tres vrai
semblable qu’il y a dans la nature
un certain nombre determiné
de parties de matiere que la nature
ne resout jamais dans leur principe
et qui restent indivisibles dans la
constitution presente decet univers
et que tous les corps de l’univers
resultent par la composition et
lamixtion de ces particules solides
ensorte qu’on peut regarder ces
parties parfaitemt solides come des
Elemens douës de figures et de diferences internes qui resultent deleurs [145/157r/19] parties.
16 D: Here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: Suite de la §. CLXXII. Quela nature s’arrete dans l’analyse dela matiere aun certain degré
fixe et determiné, c’est cequi est assés
probable, parl’uniformité qui
regne dans les ouvrages dela
nature, cest par toutes les Experiences.
17 1°. Si la nature Etoit divisible alinfini il seroit impossible queles
memes germes etles memes semences
produissent constamment les
memes animaux, et les memes
plantes, qu’ils aquissent leur croisance
toujours Exactemt dans lememe
espace detems, quils conservassent
toujours les memes proprietés, et
qu’ils fussent tels apresent qu’ils
Etoient autrefois, carsi le suc
qui les nourit Etoit tantot plus
subtil, ettantot plus grossier, il
seroit impossible qu’ils nefussent pas
sujets ades variations perpetuelles
puisque lorsque les parties decesuc
seroient plus subtiles, il faudroit necessairement plus detems [157v/20] D: Here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: Suite de la §. CLXXII. pr laccroissemt du meme corps quelorsque ce suc auroit plus
deconsistence, etce corps par
conséquent seroit plus ou moins
solide, et aquerreroit sa croissance
en plus ou moins detems selon
que les parties du suc qui lenourit
seroient plus grossieres ou plus
subtiles, ainsi la forme etlafaçon
d’etre dans les composés seroit sujettes
a mille changemens, etles especes
des choses seroient atout moment
broüillées.
18 Or, il ni a aucun de ces derangemens dans l’univers, les plantes,
les animaux, les fossiles, tout
enfin produit constament son
semblable avec les attributs qui
constituent son Essence, lamatiere
n’est donc pas divisée actuellemt
a l’infini.
19 2° Si les parties dela matiere se divisoient al’infini non seulemt
les especes semesleroient, mais il s’en formeroit tous les jours de [146/158r/21] D: Here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: Suite de la §. CLXXII. nouvelles, or il ne seforme aucune nouvelle espece dans la
nature, les monstres meme ne per
petuënt point laleur, lamain
du createur amarqué les bornes
dechaque etre, etces bornes ne
sont jamais franchies, cependant
si lamatiere se divisoit atout moment
elles leseroient atout moment
D: Canceled marginal note: peut on dire la lordre l’ordre qui regne dans l’univers etla conservation decet ordre
prouvent donc quil ya des parties
solides dans la matiere.
20 3°. Les dissolutions des corps ont des bornes fixes aussi bien
que leur accroissemt, ainsi le
feu du miroir ardent, le plus
puissant dissoluant que ns connoissions
fond l’or, le pulverise,
et levitrifie, mais ses effets ne
vont point audela, cependant
si lamatiere Etoit divisible a
l’infini, le feu devroit tout
detruire, et l’on ne pouroit
dire pourquoi les liquides naquerrent jamais qu’un certain degré de [158v/22] chaleur, pourquoi enfin laction dufeu sur les corps A: est si bornée a des bornes si precises, si la solidité et
lindivisibilité actuelle netoient
pas attachée aux parties dela matiere
quand elles passent une certaine
petitesse, D: Canceled marginal note: le 4°. ou ie parle des germes le mettraisje ouet noposoient pas une barriere insurmontable al’action
dece puissant agent.
21 D: Canceled marginal note: parleraisje decronus et de lachille Below is the following canceled marginal note: niatil point [...] sessions amettre. Also here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: fin de la §. CLXXII.Il est donc bien vraisemblable quil ya des particules dematiere dune certaine petitesse determinée
D: que lanature ne divise plus, D: leur petitesse sur passe si fort tout
ceque nos sens peuvent decouvrir quil ni aucune aparence que ns
en puissions jamais connoitre les
qualités, lemouvemt, etles figures
cequi ns fait voir en passant
combien ns sommes loin des
etres simples dont ces parties
solides sont formées.
22 D: Here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: §. CLXXXIV. p. 198. Ainsi on se precipiteroit trop, si on croioit pouvoir rendre raison des phenomenes qui concernent lamatiere et [147/159r/23] D: Canceled marginal note: ie nentens point cela fiat lux un exemple qui tombent sous nos sens par lasimple figure etla
grandeur des parties, car ns ne
savons point combien D: Canceled marginal note: un autre mot que mixtion demixtions ont eté necessaires avant que les
parties sensibles en soient sorties car tant quelamatiere d’un corps
est composée dautres parties
melangés ensemble, il
faut determiner ladifference
des parties parles matieres melangées
etla proportion dela mixtion jus qu’a ceque lon ait determiné
ces matieres melangées, etleur
proportion, D: Canceled marginal note: expliquer tout cela, ie ni entens toutteon ne peut point determiner lafigure etla
grandeur, car les qualités phi
siques telles quelespece des
parties constituantes doivent
preceder necessairemt les qualités
oucauses mechaniques, parcequelles
sont elles memes explicables par des qualités mechaniques.
23 D: Here in another (archivist’s) hand is the following marginal note: §. CLXXXV. p. 199. Mais come il ns reste peu d’esperance de decouvrer les matieres [159v/24] plus simples parles mixtions desquelles les corps sensibles
resultent, un phisicien qui ne
veut pas perdre sontems doit
se contenter de decouvrir les
raisons les plus prochaines
quel’industrie humaine peut
apercevoir, et n’admettre dematieres
et demouvemens queceux dont
lexistence peutetre demontrée.
How to cite:
CHAPTER EIGHT, Version D. In: Du Châtelet, Émilie: Institutions de physique. The Paris Manuscript BnF Fr. 12265. A Critical and Historical Online Edition.
Edited by Ruth E. Hagengruber, Hanns-Peter Neumann, Aaron Wells, Pedro Pricladnitzky, with collaboration of Jil Muller. Center for the History of Women Philosophers and Scientists, Paderborn University, Paderborn.
Version 1.0, April 4th 2024, URL: https://historyofwomenphilosophers.org/dcpm/documents/view/chapter_eight/version/d/rev/1.0