AVANT PROPOS

Avant Propos (Version L: First Printed Version, Paris 1740)

INSTITUTIONS DE PHYSIQUE

[1]Avant-Propos.

I.

1J’AI toujours pensé que le devoir le plus sacré des Hommes étoit de donner à leurs Enfans une éducation qui les empêchât dans un âge plus avancé de regreter leur jeunesse, qui est le seul tems où [2] l’on puisse véritablement s’instruire; vous étes, mon cher fils, dans cet âge heureux où l’esprit commence à penser, & dans lequel le cœur n’a pas encore des passions assez vives pour le troubler.

2 C’est peut-être Not in M à présent le seul tems de votre vie que vous pourrez donner à l’étude de la nature, bientôt les passions & les plaisirs de votre âge emporteront tous vos momens; & lorsque cette fougue de la jeunesse sera passée, & que vous aurez payé à l’ivresse du monde le tribut de votre âge & de votre état, l’ambition s’emparera de votre ame; & quand même dans cet âge plus avancé, & qui souvent n’en est pas plus mûr, vous voudriez vous appliquer à l’Etude des véritables Sciences, votre esprit n’ayant plus alors cette fléxibilité qui est le partage des beaux ans, il vous faudroit acheter par une Etude pénible ce que vous pouvez apprendre aujourd’hui avec une extrême facilité. Je veux donc vous faire mettre à profit l’aurore de votre raison, & tâcher de vous garantir de l’ignorance qui n’est encore que trop commune parmi les gens de votre rang, M: & qui comptée autrefois pour un mérite, n’est plus aujourdhui qu’un défaut& qui est toujours un défaut de plus, & un mérite de moins.

3 Il faut accoutumer de bonne heure votre esprit à penser, & à pouvoir se suffire à lui-même, vous sentirez dans tous les tems de votre vie quelles ressources & quelles consolations on trouve dans l’Etude, & vous verrez qu’elle peut même fournir des agrémens, & de plaisirs. [3]

II.

4L’étude de la Physique, paroît faite pour l’Homme, elle roule sur les choses qui nous environnent sans cesse, & desquelles nos plaisirs & nos besoins dépendent: je tâcherai, dans cet Ouvrage, de mettre cette Science à votre portée, & de la dégager de cet art admirable, qu’on nomme Algébre, lequel séparant les choses des images, se dérobe aux sens, & ne parle qu’à l’entendement: vous n’étes pas encore à portée d’entendre cette Langue, qui paroît plûtôt celle des Intelligences que des Hommes, elle est reservée pour faire l’étude des années de votre vie qui suivront celles où vous étes; mais la vérité peut emprunter différentes formes, & je tâcherai de lui donner ici celle qui peut convenir à votre âge, & de ne vous parler que des choses qui peuvent se comprendre avec le seul secours de la Géometrie commune que vous avez étudiée.

5Ne cessez jamais, mon fils, de cultiver Paragraph summary: Utilité de la Géométrie cette Science que vous avez apprise dès votre plus tendre jeunesse; on se flatteroit en vain sans son secours de faire de grands progrès dans l’étude de la Nature, elle est la clef de toutes les découvertes; & s’il y a encore plusieurs choses inexpliquables en Physique c’est qu’on ne s’est point assez appliqué à les rechercher par la Géométrie, & qu’on n’a peut-être pas encore été assez loin dans cette Science. [4]

III.

6Je me suis souvent M: étonnée étonné que tant d’habiles gens que la France posséde ne m’ayent pas M: prévenue prévenu dans le travail que j’entreprens aujourd’huy pour vous, car il faut avoüer que, quoique nous ayons plusieurs excellens livres de Physique en François, cependant nous n’avons point de Physique complette, si on en excepte le petit Traité de Rohaut, fait il y a quatre-vingt ans; mais ce Traité, quoique très-bon pour le tems dans lequel il a été composé, est devenu très-insuffisant par la quantité de découvertes qui ont été faites depuis: & un homme qui n’auroit étudié la Physique que dans ce Livre, auroit encore bien des choses à apprendre.

7 Pour moi, qui en déplorant cette indigence suis bien loin de me croire capable d’y suppléer, je ne me propose dans cet Ouvrage que de rassembler sous vos yeux les découvertes éparses dans tant de bons Livres Latins, Italiens, & Anglois; la plûpart des vérités qu’ils contiennent sont connuës en France de peu de Lecteurs, & je veux vous éviter la peine de les puiser dans des sources dont la profondeur vous effrayeroit, & pourroit vous rebuter.

IV.

8Quoi que l’Ouvrage que j’entreprens demande bien du tems & du travail, je ne regretterai point la peine qu’il pourra me coûter, & je la croirai bien employée s’il peut vous [5] inspirer l’amour des Sciences, & le desir de cultiver votre raison. Quelles peines & quels soins ne se donne-t’on pas tous les jours dans l’espérance incertaine de procurer des honneurs & d’augmenter la fortune de ses enfans! La connaissance de la vérité & l’habitude de la rechercher & de la suivre est-elle un objet moins digne de mes soins; surtout dans un siécle où le goût de la Physique entre dans tous les rangs, & commence à faire une partie de la science du monde?

V.

9Je ne vous ferai point ici l’histoire des révolutions que la Physique à éprouvée, il faudroit pour les rapporter toutes, faire un gros Livre; je me propose de vous faire connoître, moins ce qu’on a pensé que ce qu’il faut sçavoir.

10 Jusqu’au dernier siécle, les Sciences ont été un secret impénétrable, auquel les prétendus Sçavans étoient seuls initiés, c’étoit une espéce de Cabale, dont le chiffre consistoit en des mots barbares, qui sembloient inventés pour obscurcir l’esprit & pour le rebuter.

11 Descartes parut dans cette nuit profonde comme un Astre qui venoit éclairer l’univers; la révolution que ce grand homme a causé dans les Sciences est sûrement plus utile, & est peut-être même plus mémorable que celle des plus grands Empires, & Paragraph summary: Combien nous avons d’obligation à Descartes. l’on peut dire que c’est à Descartes que la raison humaine doit le plus; car il est bien plus aisé de trouver la vérité quand [6] on est une fois sur ses traces que de quitter celles de l’erreur. La Géometrie de ce grand homme, sa Dioptrique, sa Méthode, sont des chefs-d’œuvres de sagacité qui rendront son nom immortel, & s’il s’est trompé sur quelques points de Physique, c’est qu’il étoit homme, & qu’il n’est pas donné à un seul homme, ni à un seul siécle de tout connoître.

12 Nous nous élevons à la connaissance de la vérité, comme ces Géans qui escaladoient les Cieux en montant sur les épaules les uns des autres. Ce sont Descartes & Galilée qui ont formé les Hughens, & les Leibnits, ces grands hommes dont vous ne connaissez encore que les noms, & dont j’espére vous faire connaître bientôt les ouvrages, & c’est en profitant des travaux de Kepler, & en faisant usage des Théoremes d’Hughens, que Monsieur Newton à découvert cette M: Loi force universelle répanduë dans toute la Nature, qui fait circuler les Planettes autour du Soleil, & qui opere la pésanteur sur la terre.

VI.

13Les sistêmes de Descartes & de Newton partagent aujourd’hui le monde M: savant pensant, ainsi il est nécessaire que vous connaissiez l’un & l’autre; mais tant de sçavans hommes ont pris soin d’exposer & de rectifier le sistême de Descartes, qu’il vous sera aisé de vous en instruire dans leurs ouvrages: une de mes vûës dans la premiere partie de celui-ci est de vous mettre sous les yeux l’autre partie de ce grand [7] procès, de vous faire connoître le sistême de Monsieur Newton, de vous faire voir jusqu’où la connexion & la vraisemblance y sont poussées, & comment les Phenoménes s’expliquent par l’hipothese de l’attraction.

14 Vous pouvez tirer beaucoup M: d’instruction d’instructions sur cette matiére, des Elemens de la Philosophie de Newton, qui ont paru l’année passée; & je supprimerois ce que j’ai à vous dire sur cela, si leur illustre Auteur avoit embrassé un plus grand terrain; mais il s’est renfermé dans des bornes si étroites, que je n’ai pas crû qu’il pût me dispenser de vous en parler.

VII.

15Gardez-vous, mon fils, quelque parti que vous preniez dans cette dispute des Philosophes, de l’entêtement inévitable dans lequel l’esprit de parti entraîne: cet esprit est dangereux dans toutes les occasions de la vie; mais il est ridicule en Physique, la recherche de la vérité est la seule chose dans laquelle l’amour de votre païs ne doit point prévaloir, & c’est assûrément bien mal-à-propos qu’on a fait une espéce d’affaire nationale des opinions de Newton, & de Descartes: quand il s’agit d’un livre de Physique il faut demander s’il est bon, & non pas si l’Auteur est Anglois, Allemand, ou François.

16 Paragraph summary: Discussion sur l’attraction. Il me paraît d’ailleurs qu’il seroit aussi injuste aux Cartésiens de refuser d’admettre l’attraction comme hipothese, qu’il est déraisonnable à quelques Newtoniens de vouloir en faire une [8] M: propriété de la matière propriété primitive de la matiere; il faut avouer que quelques uns d’entre eux ont été trop loin en cela, & que c’est avec quelque raison qu’on leur reproche de ressembler à un homme, aux mauvais yeux duquel échapperoient les cordes qui font les vols de l’Opera, & qui diroit en voyant Bellérophon, par Exemple, se soutenir en l’air: Bellérophon se soutient en l’air parce qu’il est également attiré de tous côtés par les Coulisses, car pour décider que les effets que les Neutoniens attribuent à l’attraction ne sont pas produits par l’impulsion, il faudroit connaître toutes les façons dont K: Handwritten change from l’impression to limpulsionl’impression peut être employée, mais c’est ce dont nous sommes encore bien éloignés.

17 Nous sommes encore en Physique, comme cet aveugle né à qui Cheselden rendit la vûe; cet homme ne vit d’abord rien que confusément: ce ne fut qu’en tâtonnant, & au bout d’un tems considérable qu’il commença à bien voir; ce tems n’est pas encore tout-à-fait venu pour M: nous vous, & peut-être même ne viendra-t-il jamais entierement; il y a vraisemblablement des vérités qui ne sont pas faites pour être apperçuës par les yeux de notre esprit, de même qu’il y a des objets que ceux de notre corps n’appercevront jamais; mais celui qui refuseroit de s’instruire par cette considération, ressembleroit à un boiteux qui ayant la fiévre, ne voudroit pas prendre les remédes qui peuvent l’en guérir, parce que ces remédes ne pourroient l’empêcher de boiter. [9]

VIII.

18Un des torts de quelques Philosophes de ce tems, c’est de vouloir bannir les Hipotheses K: Handwritten correction from de de to de de la Physique; Paragraph summary: Les Hipotheses sont nécessaires en Physique. elles y sont aussi nécessaires que les Echaffauts dans une maison que l’on bâtit; il est vrai que lorsque le Bâtiment est achevé, les Echaffauts deviennent inutiles, mais on n’auroit pû l’élever sans leur secours. Toute l’Astronomie, par Exemple, n’est fondée que sur des Hipotheses, & si on les avoit toujours évitées en Physique, il y a apparence qu’on n’auroit pas fait tant de découvertes; aussi rien n’est-il plus capable de retarder K: Handwritten change from les progrès to le progrès les progrès des Sciences que de vouloir les en bannir, & de se persuader que l’on a trouvé le grand ressort qui fait mouvoir toute la nature, car on ne cherche point une cause que l’on croit connaître, & il arrive par là que l’application des principes géométriques de la Mécanique aux effets Physiques, qui est très-difficile & très nécessaire, reste imparfaite, & que nous nous trouvons privés des travaux & des recherches de plusieurs beaux génies qui auroient peut-être été capables de découvrir la veritable cause des Phénoménes.

19 Paragraph summary: Quand elles peuvent devenir dangereuses. Il est vrai que les Hipotheses deviennent le poison de la Philosophie quand on les veut faire passer pour la vérité, & peut-être même sont-elles plus dangereuses alors que ne l’étoit le jargon inintelligible de l’Ecole; car ce jargon étant absolument vuide de sens, il ne falloit qu’un peu d’attention à un esprit droit pour [10] en appercevoir le ridicule, & pour chercher ailleurs la vérité; mais une Hipothese ingénieuse & hardie, qui a d’abord quelque vraisemblance, interesse l’orgueil humain à la croire, l’esprit s’applaudit d’avoir trouvé ces principes subtils, & se sert ensuite de toute sa sagacité pour les défendre. La plûpart des grands hommes qui ont fait des Systémes nous en fournissent des Exemples, ce sont de grands Vaisseaux emportés par des courans, ils font les plus belles manœuvres du monde, mais le courant les entraîne.

IX.

20 Paragraph summary: Utilité de l’Expérience. Souvenez-vous, mon fils, dans toutes vos Etudes, que l’Expérience est le bâton que la nature a donné à nous autres aveugles, pour nous conduire dans nos recherches; nous ne laissons pas avec son secours de faire bien du chemin, mais nous ne pouvons manquer de tomber si nous cessons de nous en servir; c’est à l’Expérience à nous faire connaître les qualités Physiques, & c’est à notre raison à en faire K: Handwritten insertion of a comma after usage usage & à en tirer de nouvelles K: Handwritten insertion of a comma after connaissances connaissances & de nouvelles lumieres.

X.

21Si j’ai crû devoir vous précautionner contre l’esprit de parti, Paragraph summary: Jusqu’où l’on doit porter le respect pour les grands hommes. je crois encore plus nécessaire de vous recommander de ne point porter le respect pour les plus grands hommes jusqu’à l’Idolatrie comme font la plûpart de leurs disciples; chaque Philosophe a vû quelque [11] chose, & aucun n’a tout vû; il n’y a point de si mauvais livre où il n’y ait quelque chose à apprendre, & il n’y en a gueres d’assez bon pour qu’on ne puisse M: y reprendre rien y rien reprendre. Quand je lis Aristote, ce Philosophe qui a essuyé des fortunes si diverses & si injustes, je suis M: étonnée étonné de lui trouver quelquefois des idées si saines sur plusieurs points de Physique générale, à côté des plus grandes absurdités, M: mais quand & quand je lis quelques unes des questions que M. Newton a mises à la fin de son Optique, je suis M: frappée frappé d’un étonnement bien différent: cet Exemple des deux plus grands hommes de leur siécle, doit vous faire voir que lorsqu’on a l’usage de la raison, il ne faut en croire personne sur sa parole, mais qu’il faut toujours examiner par soi-même, en mettant à part la considération qu’un nom fameux emporte toujours avec lui.

XI.

22C’est une des raisons pour lesquelles je n’ai point chargé ce livre de citations, je n’ai point voulu vous séduire par des autorités; & de plus, il y en auroit trop eu; je suis bien loin de me croire capable d’écrire un livre de Physique sans consulter aucun livre, & je doute même que sans ce secours on en puisse faire un bon. Le plus grand Philosophe peut bien ajouter de nouvelles découvertes à celles des autres, mais quand une vérité est une fois trouvée, il faut qu’il la suive, & il a fallú, par Exemple, [12] que Monsieur Newton commençât par établir les deux Analogies de Kepler lorsqu’il a voulu expliquer le cours des Planetes, sans quoi il ne seroit jamais parvenu à cette belle découverte de la gravitation des Astres.

23 La Physique est un Bâtiment immense, qui surpasse les forces d’un seul homme; les uns y mettent une pierre, tandis que d’autres bâtissent des aîles entieres, mais tous doivent travailler sur les fondemens solides qu’on a donnés à cet Edifice dans le dernier siecle, par le moyen de la Géométrie, & des Observations; il y en a d’autres qui levent le Plan du Bâtiment, & je suis du nombre de ces derniers.

24 Je n’ai point songé dans cet Ouvrage à avoir de l’esprit, mais à avoir raison; & j’ai fait assez de cas de la vôtre pour croire que vous étiez capable de rechercher la vérité indépendamment de tous les ornemens étrangers dont on l’a accablée de nos jours. Je me suis M: contentée contenté d’écarter les épines qui auroient pû blesser vos mains délicates, mais je n’ai point crû devoir y substituer des fleurs étrangeres, & je suis M: persuadée persuadé qu’un bon esprit, quelque foible qu’il soit encore, trouve plus de plaisir, & un plaisir plus satisfaisant dans un raisonnement clair & précis qu’il saisit aisément, que dans une plaisanterie déplacée.

XII.

25M: Plusieurs vérités de physique, de métaphysique, & de géométrie sont évidemment liées entre elles, la Métaphysique est le faîte de l’Edifice, mais ce faîte est si élevé, que la vue en devient souvent un peu confuse, j’ai donc cru devoir le raprocher de vos yeux. Ainsi, je vous exposerai Je vous explique dans les premiers Chapitres les principales opinions de Monsieur [13][1] de Leibnits sur la Métaphysique; je les ai puisées dans les Ouvrages du célébre K: Wolf M: Wolf Wolf*, dont vous m’avez tant entendu parler avec un de ses Disciples, K: qui a été quelque temps a moy, et a qui J’en faisois faire quelques fois des Extraitsqui a été quelque tems chez moi, & qui m’en faisoit quelquefois des extraits.

26 Les idées de M. de Leibnits sur la K: metaphisique sont Métaphysique, sont encore peu connues en France, mais elles méritent assûrément de M: l’être. Il est vrai que, malgré les découvertes de ce Grand homme il reste encore bien des obscurités dans la Métaphysique l’être: malgré les découvertes de ce grand homme, il y a sans doute encore bien des choses obscures dans la Métaphysique; mais il me semble qu’il nous a fourni dans le principe de la raison suffisante, une boussole capable de nous conduire dans les sables mouvans de cette science.

27 Les obscurités dont quelques-unes des parties de la Métaphysique sont encore couvertes, servent de prétexte à la paresse de la plûpart des hommes pour ne la point étudier, ils se persuadent que parce que l’on ne sçait pas tout, on ne peut rien sçavoir; cependant il est certain qu’il y a des K: points Métaphisiques changed to points de Métaphisiques points de Métaphysique susceptibles de démonstrations aussi rigoureuses que les démonstrations géométriques, quoiqu’elles soient d’un autre genre: il nous manque un calcul pour la Métaphysique pareil à celui que l’on a [14] trouvé pour la Géométrie, par le moyen duquel, avec l’aide de quelques données, on parvient à connoître des inconnuës; peut-être quelque génie trouvera-t’il un jour ce calcul. Monsieur de Leibnits y a beaucoup pensé, il avoit sur cela des idées, qu’il n’a jamais par malheur K: communiqué communiquées à personne, mais quand même on le trouveroit, il y a apparence qu’il y a des inconnues dont on ne trouveroit jamais l’équation. La Métaphysique contient deux espéces de choses; la premiere, ce que tous les gens qui font un bon usage de leur esprit, peuvent savoir; & la seconde, qui est la plus étendue, ce qu’ils ne sauront jamais.

28 M: Mais ce peu de vérités métaphysiques que nous pouvons connaitre, a une si grande influence sur toutes celles qu’on peut découvrir dans les autres parties de la Philosophie, que je crois indispensable de commencer par vous les expliquer Plusieurs vérités de Physique, de Métaphysique, & de Géométrie sont évidemment liées entre elles. La Métaphysique est le faîte de l’Edifice; mais ce faîte est si élevé, que la vûe en K: Changed from „devient un peu“ to „devient quelquefois un peu“ devient souvent un peu confuse. J’ai donc crû devoir commencer par le rapprocher de K: Changed from „nôtre“ to „vôtre“ votre vûe, afin qu’aucun nuage n’obscurcissant votre esprit, vous puissiez voir d’une vûe nette & assurée les vérités dont je veux vous M: Below this last section: Fin de l’Avant-Propos. instruire.

29Not in K and M* Voyez l’Ontologie de Wolf, & principalement les Chapitres suivans: De Principio Contradictionis, de Principio Rationis Sufficientis, de Possibili, & Impossibili, de Necessario & Contingente, de Extensione, Continuitate, Spatio, Tempore, &c.

[1] In version L, which consists of the proofsheets of the Paris edition of 1740, the pages 13 to 14 are handwritten only.

How to cite:

AVANT PROPOS, Version L. In: Du Châtelet, Émilie: Institutions de physique. The Paris Manuscript BnF Fr. 12265. A Critical and Historical Online Edition.
Edited by Ruth E. Hagengruber, Hanns-Peter Neumann, Aaron Wells, Pedro Pricladnitzky, with collaboration of Jil Muller. Center for the History of Women Philosophers and Scientists, Paderborn University, Paderborn. Version 1.0, April 10th 2024, URL: https://historyofwomenphilosophers.org/dcpm/documents/view/avant_propos/version/l/rev/1.0